Les frictions après au sein du parti révèlent des désaccords profonds sur le prochain choix du candidat à la présidentielle, à telle enseigne que Cissé Assitan Traoré fait pieds et mains pour recoller les morceaux.
Un an seulement après le décès de son fondateur, Soumaïla Cissé, l’URD ne parvient plus à former un grand parti soudé puisqu’il est victime de luttes internes entre barons. Ces querelles portent sur des choix stratégiques de positionnement. Face à la croissante tension et au danger d’un éclatement consécutif à la tenue d’un congrès extraordinaire par une poignée des poids lourds du parti la veuve de Soumaïla Cissé, Assitan Traoré tente de recoller les morceaux. Après fiasco de la médiation de Moussa Sey Diallo, adjoint au secrétaire chargé de la communication, tous les démons de la division ont quitté l’enfer pour élire domicile l’URD suite à une pétition appelant à la convocation d’un congrès extraordinaire dans le dessein d’élire le successeur de feu Soumaïla Cissé. Les barons retranchés derrière :Mamadou Hawa Gassama, Coulibaly Kadiatou Samaké, Amadou Cissé, Abdoul Wahhab Berthé, Racine Thiam, Beffon Cissé et Bakary Fomba. Une kyrielle de personnalités soupçonnées de rouler pour l’ex-Premier ministre Boubou Cissé, qui souhaiterait être le candidat du parti à la prochaine présidentielle.
Stricte neutralité
Le premier vice-président Salikou Sanogo et bien d’autres cadres ferraillent contre la désignation de Gouagnon Coulibaly, à la tête de l’URD. Se refusant à prendre parti dans ces bisbilles,la stricte neutralité de la veuve de Soumaïla Cissé pourrait servir de levain à une réconciliation des parties en conflit. Les observateurs s’appuient sur la levée de toute équivoque de sa part, notamment la famille s’est gardée d’afficher sa préférence pour tel ou tel candidat déclaré. En outre, elle a écarté d’un revers de main la demande de séance photo au terme d’une entrevue dont l’objectif était la présentation du bureau issu du congrès extraordinaire et son refus poli de remettre symboliquement l’étendard du parti à Gouagnon Coulibaly.
Autre fragilité de l’URD : son extrême dépendance à l’égard de son fondateur. Parti présidentialiste et dépendant de son leader, l’URD privée de sa tête a tendance à s’effondrer. Le parti était organisé et structuré autour de sa personnalité et de son charisme, qu’il avait imposé une disciplineet une ligne de conduite. L’Urd qui est née d’une scission d’avec l’Adéma PASJ a à présent mal à son unité.
Mais les ponts ne sont pas totalement coupés. Salikou Sanogo, qui a joué à fond la carte du dialogue, a écarté jusque-que là de faire passer les frondeurs sous la férule des textes. Sa préférence est allée aux bons offices des présidents d’honneurs Bandiougou Bidia Doucouré et Mme Coulibaly Salimatou Cissé. Ces cordes de dialogues ne sont pas totalisées usées que le renfort et plutôt que la relève est venu de la veuve de Soumaïla Cissé. Faisant écarter pour l’instant l’option de la prise de sanctions disciplinaires– qui pourraient aller de la suspension à la radiation – contre le camp de Gouagnon Coulibaly.
Ibrahim Yattara
Source : L’Informateur