Le Premier ministre, Dr Choguel K Maïga a procédé, le vendredi dernier, au lancement du festival sur le Niger à Ségou. Occasion pour lui de se prononcer sur certaines questions de l’heure, dont les sanctions « illégales » et « inhumaines » de la CEDEAO contre notre pays, la recherche de nouveaux partenaires de coopération par le Mali, ainsi que les opérations militaires menées par les FAMas et qui se traduisent par des succès…
En effet, devant une foule enthousiaste, le Premier ministre a dans un langage direct évoqué plusieurs questions d’actualités à commencer par les sanctions prises par les chefs d’Etat de la CEDEAO contre notre pays. Ainsi, il a mis l’accent sur le caractère illégal, illégitime et inhumain de ces sanctions imposées au Mali dont l’objectif est de déstabiliser notre pays au moment même où nos FAMAS remportent d’éclatantes victoires sans précédent sur les terroristes. Cependant, « Notre objectif, dira le Chef du gouvernement, est de pacifier l’essentiel du territoire national avant l’organisation des élections ». Le PM estime que « cet acharnement sur le Mali (qu’il a qualifié de terrorisme politique, diplomatique et médiatique) ne fera pas fléchir les autorités de la Transition. Ces autorités, précise-t-il, « sont chevillés aux intérêts du peuple malien ». Choguel Maïga précise cependant : « Nous sommes reconnaissants des efforts consentis dans notre pays. Le peuple malien n’est pas ingrat ! ».
Choguel Maïga, a rassuré les populations qu’avec leur soutien et leurs bénédictions, les autorités de la Transition ne plieront point. L’honneur et la dignité du Mali seront restaurés car c’est leur seul agenda.
La priorité aujourd’hui, a estimé Choguel Kokalla Maïga, est d’assurer la sécurité des Maliens avant d’envisager des élections. On ne se nourrit pas d’élections, dira le Premier ministre. La démocratie ne saurait primer sur la vie des populations maliennes, a-t-il ajouté.
À propos toujours des sanctions à l’endroit du Mali, le Premier ministre a également indiqué la CEDEAO a pris ces sanctions en violation de toutes ses règles et des protocoles lient le Mali à l’organisation. Choguel déclare : « les règles ne comptent pas ! La fin justifie les moyens, il faut déstabiliser ce gouvernement et le renverser. Vous savez, nous examinons, nous analysons et nous comparons ». …
Evoquant la volonté des nouvelles autorités maliennes de se tourner vers d’autres partenaires, le Premier ministre est sans équivoque : « Nous voulons éviter l’exemple d’Afghan où la communauté internationale après plus de 20 ans de présence a plié bagage sans prévenir, laissant les populations à leur sort. Depuis, notre gouvernement a bien compris que s’il ne compte que sur un seul partenaire, il pourra à tout moment être abandonné. C’est pourquoi nous en cherchons d’autres… ».
Dans son intervention forte appréciée par l’assistance, le PM a également évoqué la situation sécuritaire dans le pays. Une situation marquée par une offensive généralisée des FAMas. En effet, depuis plusieurs semaines, les forces armées maliennes mènent des opérations d’envergure contre les groupes djihadistes dans plusieurs régions du pays, plus précisément dans le Centre. Selon le chef du gouvernement, ces opérations enregistrent des succès partout. Et il explique : « Ces succès sont obtenus grâce aux hommes et par la mise à disposition d’équipements aériens et terrestres. Et cela démontre si besoin le souci constant des plus hautes autorités du pays de préserver la vie des troupes engagées sur les différents théâtres d’opération à travers le pays. Aujourd’hui, l’armée malienne est en train d’être dotée de moyens pour accomplir sa mission de protection des personnes et de leurs biens et aussi de reconquête du territoire national».
S’agissant de l’organisation des élections, Choguel déclare : « la date du 27 février 2022 été fixée à partir de positions de principe. Mais la politique, c’est le réalisme. Il faut prendre en compte les exigences du peuple, comprendre surtout ce qui a amené le peuple à se soulever contre le régime d’IBK… ». Choguel ajoute : « À l’élection d’IBK, on avait une insécurité résiduelle au nord du pays. Mais sept ans après, 80 % du territoire national étaient envahis par des groupes terroristes… Donc à ramener tout à des élections, c’est un faux diagnostic… C’est ainsi que nous créons les conditions pour que le président de la République qui sera élu soit à l’abri des surprises. Aussi, notre souci, c’est de faire en sorte qu’à la fin du processus de transition, qu’on organise des élections avec moins de contestations. Aussi, nous voulons réformer l’armée, résoudre les grands problèmes de sécurité, réarmer moralement et matériellement… Afin que le futur président n’ait plus qu’à s’occuper que des questions de développement »…
Par ailleurs, le Premier ministre mis à profit cet évènement culturel pour louer la résilience des organisateurs du festival et à travers eux l’ensemble des citoyens maliens. : « Malgré le contexte actuel marqué par les sanctions qui restreignent fortement les déplacements, et la Covid, vous avez réussi à organiser ce festival. Cela prouve la détermination de l’ensemble des citoyens maliens de rester debout », a déclaré Dr Choguel K Maïga.
Le Premier ministre a aussi mis l’accent sur le thème de cette 18 ème édition : « le choix du thème de ce festival n’est pas fortuit. Le Maya est l’une des valeurs cardinales de nos sociétés. En retrouvant nos valeurs sociétales nous pourrons puiser des ressources nous permettant de surmonter la crise ».
Le chef du gouvernement a tenu à préciser que le Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta croit fermement que la refondation de notre pays passe fondamentalement par un retour à nos racines. Et le PM a salué en « Ségou Art – Festival sur le Niger 2022 », un espace culturel qui a su se préserver et se perpétuer dans le temps, avec ses valeurs, ses couleurs, ses rythmes et ses danses.
Mémé Sanogo.
Source : L’Aube