Dans la tête du colonel Assimi et ses hommes, il doit se passer quelque chose du genre : « Si on libère Choguel, est-ce que le M5 RFP ne va pas se retourner contre nous ». En réalité, c’est ce que le M5 RFP veut faire croire aux militaires au pouvoir. Propagande, menace, intimidation…sont les artifices utilisés pour maintenir une certaine psychose tant du côté de l’opposition que de celui des militaires qui doivent se dire qu’il ne faut pas contrarier le M5 RFP. Pourtant, pour Assimi et sa bande, la solution, à l’heure actuelle, est de trouver un large consensus et de minimiser les divisions internes. Cela passe par le sacrifice de l’actuel premier Ministre, qui, visiblement, ne s’accommode pas de ce schéma de réconciliation si nécessaire et si urgent. Choguel tire sa popularité actuelle dans l’adversité ; la provocation ; la contradiction et surtout la rupture brutale irréfléchie. En d’autres circonstances, cela pouvait servir. Mais, dans la situation actuelle du pays, cela ne fait qu’enfoncer le Mali dans la crise et désert les intérêts de ceux qui voudraient réellement refonder le Mali avec l’appui de tous. La question qui se pose aux militaires au pouvoir est alors la suivante : comment se débarrasser de Choguel sans faire grand dégât ?
Sans verser dans la méchanceté gratuite, nous disons que Choguel est devenu encombrant pour la transition. L’autopromotion ; le désir de plaire, l’empêchent d’aller dans les concessions nécessaires qui empêcheraient au Mali de rester dans l’éternelle crise. Au Mali, il n’y a pas de « bons Maliens » et de « mauvais Maliens ». Il y a juste des Maliens qui doivent se parler ; se comprendre et s’orienter ensemble vers l’avenir. Avec Choguel, cela est impossible. A condition qu’il change. Cela étonnerait ! Alors, à Assimi et ses hommes de prendre leurs responsabilités avant que ça ne soit trop tard. Minimiser l’opposition à l’heure actuelle sur la base des informations fournies, c’est commettre une grave erreur. Car, en politique, une opposition n’est jamais « petite ». Tout dépend des circonstances. Or, on tente de faire croire que l’opposition actuelle n’a pas de pouvoir de mobilisation et qu’il n’y aurait personne derrière elle. On suppose que les conseillers de Assimi, savent mieux que quiconque qu’une simple brindille suffit à allumer un grand feu.
Tièmoko Traoré
Source : Le Pouce