En diplomatie comme toute autre discipline, ce n’est pas à tout moment que le langage verbal est nécessaire. Les gestes, l’attitude et les actes valent pour beaucoup aussi et compensent dignement les mots ou la parole tout court.
Alors que le Président français, Emmanuel Macron, en sa qualité de président en exercice de l’Union Européenne, a pris sur lui, l’initiative d’aller lundi vers le chef du Kremlin, en vue d’un échange constructif, dans la perspective de trouver une solution négociée concernant le différend qui oppose les puissances occidentales à la Russie à cause du dossier ukrainien, celui-ci s’est montré subtilement mais clairement et fermement braqué.
La distance qu’il a mise entre lui et Marcon autour de cette table, ne se justifie pas par le besoin d’une distanciation sociale, elle revêt un sens particulièrement élevé quant à la détermination de son pays à s’opposer farouchement à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN.
Ayant eu l’assurance certaine que l’image a suffisamment parlé, il tient à l’égard de son homologue, un langage diplomatiquement soft saluant les efforts de compromis entrepris par ce dernier. Vraiment Poutine est fort et sait se faire respecter chaque fois que nécessaire ! Il est redouté dans les milieux politiques et diplomatiques comme un animal quasi imbattable doté d’une subtilité et d’une finesse sans bornes, même si l’on lui reconnait aussi, une forme de dictature la plus farouche de l’histoire politique du monde.
Cet homme demande à l’OTAN de ne même pas insister sur le projet d’une éventuelle entrée de l’Ukraine dans cette organisation, car il perçoit une telle démarche comme un acte de guerre qui viole les accords tacites qui ont toujours existé entre les deux blocs soviétique et occidental.
Quel sera alors l’épilogue d’un tel bras de fer alors que la volonté des autorités ukrainiennes d’entrer dans l’OTAN semble être farouche ? Bien malin celui qui saura en donner la réponse. La scène se passerait en Afrique, au sein de la CEDEAO notamment, que la réponse aurait émergé d’elle-même, mais dès l’instant où il s’agit bien des pays organisés qui s’assument dans une intégrité totale et savent préserver les intérêts supérieurs de leurs peuples quelle que soit la situation et quoi qu’il arrive, l’équation devient naturellement plus difficile à résoudre.
Luc Abaki
Par https://www.operanewsapp.com/