Frappé de sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, depuis le 9 janvier dernier, le Mali retrouve l’espoir. Avec la réception, le 15 janvier dernier, de 200 camions. Venus su port de la Guinée-Conakry, seul pays à n’avoir pas fermé sa frontière avec le Mali voisin.
Ces 200 camions seront suivis d’autres, les jours à venir. « Nous allons renforcer l’axe Conakry-Bamako pour l’affermissement de la coopération douanière », rassure ‘inspecteur général Amadou Konaté, directeur général des Douanes. Il se dit déterminé à assurer l’approvisionnement correct des populations en denrées alimentaires, malgré les sanctions de la CEDEAO.
« Nous demandons aux opérateurs économiques du Mali d’avoir confiance à l’engagement des plus hautes autorités de notre pays », indique l’inspecteur général Amadou Konaté, à la réception des camions.
Et d’ajouter, le visage barré par un large sourire : « La preuve est là. Nous sommes en train d’aller, très, très vite. Nous demandons aux opérateurs économiques maliens d’avoir confiance à l’engagement des plus hautes autorités et d’avoir confiance aux Douanes du Mali et de la Guinée-Conakry », rassure le directeur général des Douanes du Mali. Avant de poursuivre, avec une voix solennelle : « Nous sommes en train de mettre les bouchées doubles, aujourd’hui, pour que le basculement des marchandises, destinées au Mali, sur le port de Conakry puisse se faire dans les meilleures conditions ».
Selon Youssouf Bathily, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, le port de Conakry offre plus d’avantages que les autres corridors ouest- africains. C’est, dit-il, le port le plus proche du Mali par la route. Mais surtout, le plus avantageux.
« C’est pourquoi, a-t-il dit, il a été demandé aux importateurs maliens de dérouter vers la Guinée et la Mauritanie ».
Transformer les sanctions en opportunités
Au lendemain des sanctions imposées, par les deux organisations sous régionales au Mali, la direction générale des Douanes du Mali, sur instruction du ministre de l’Economie et des Finances, engage la Réflexion. Objectif : trouver une solution pour assurer l’approvisionnement régulier des populations en denrées de première nécessité.
Quelques jours après, tout va vite. Très vite. Une délégation de la Douane guinéenne se rend à Bamako pour renforcer davantage la coopération bilatérale entre les deux pays.
Après plusieurs de travaux, les Douanes malienne et guinéenne aboutissent aux conclusions suivantes : « corriger les insuffisances pour être en phase avec la volonté affichée par les plus hautes autorités des deux pays, à savoir la redynamisation de la coopération bilatérale ».
De 2016 à 2020, les importations du Mali, transitant par le port de Guinée-Conakry, se chiffrent à 1,54 % des importations globales du Mali. Elles sont estimées à 257 milliards de francs CFA par an.
« Il fallait donc, trouver un moyen pour inverser cette tendance », rappelle l’inspecteur général Amadou Konaté.
Promouvoir l’attractivité du corridor Bamako-Conakry
Pour le colonel Camara, directeur général des Douanes guinéennes, il s’agit de transformer cette crise en opportunité pour nos deux pays.
En prenant ces sanctions, jugées « illégales » par les autorités maliennes, l’objectif de la CEDEAO et de l’UEMOA était d’asphyxier le peuple malien. Afin de le pousser à la révolte contre les autorités en place. Hélas, elles ont produit l’effet inverse.
Suite aux sanctions de la CEDEAO contre le Mali, plusieurs pays, voisins du Mali, se retrouve dans le pétrin.
Selon nos informations, le port de Dakar accuse, déjà, un déficit de 60 milliards de Francs CFA ; tandis que celui d’Abidjan, 70 milliards de Francs CFA.
Pour Youssouf Bathily, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Toutes les dispositions sont prises pour minimiser l’effet de ces sanctions sur la vie du peuple malien.
« Les magasins disposent encore de stocks en riz, sucre, huile alimentaire, farine …. Qui peuvent nous amener au delà du mois de Ramadan ».
Dimanche dernier, le peuple sénégalais a battu le pavé pour réclamer la fin de l’embargo sur le Mali.
En attendant, la direction générale de la Douane entend profiter du corridor guinéen pour mettre les populations à l’abri des sanctions imposées au peuple malien.
« D’autres convois à destination du Mali sont, déjà en route pour le Mali », rassure l’inspecteur général Amadou Konaté, directeur général des Douanes du Mali.
Oumar Babi
Source: Canard déchaîné