Intransigeants sur le respect de l’engagement de départ relatif à la durée de la transition, les 18 mois convenus, certains acteurs politiques semblent finalement mélanger les pinceaux à travers la revendication d’une « transition neutre », avant de sombrer dans des dissensions suspectes.
Ces responsables politiques sont regroupés pour la plupart au sein du Cadre des partis politiques et regroupements de partis politiques pour une transition réussie. Et ils n’ont de cesse, depuis plusieurs semaines, de sensibiliser l’opinion sur leur attachement au respect du délai préétabli de la transition ; c’est-à-dire les 18 mois initiaux annoncés pour aller aux élections de fin de la transition.
Constitué au départ des partis et regroupements comme l’ADEMA-PASJ, du RPM, l’ARP (UDD et partis alliés), Espérance Jigiya Kura (CODEM et partis alliés), YELEMA, le MOREMA, l’US-RDA, le PS-Yelen Kura, le Cadre politique a fini par laisser apparaître des divergences majeures en son sein. Ce qui a conduit des formations politiques telles l’ADEMA-PASJ, l’US-RDA à prendre leur distance vis-à-vis de cette chapelle politique apparaissant comme l’opposition au système conduit par les autorités de transition. Cette division s’est exacerbée lorsque certains ténors du Cadre ont haussé le ton en annonçant ne plus reconnaître les autorités de transition à partir du 25 mars prochain. C’est cette prise de position qui a accentué la discorde et poussé des partis comme l’ADEMA, YELEMA à suspendre leur adhésion au sein du Cadre. Le comble c’est que l’un des acteurs majeurs de cette « opposition », Me Kassoum Tapo du MOREMA a protesté contre la suspension de l’ADEMA-PASJ de ce regroupement. Toute chose qui traduit au final un désordre au sein du Cadre, dont on se demande en définitive comment il peut se faire entendre dans un climat aussi perturbé de dissensions.
Or, il était de notoriété publique que le courant oppositionnel véhiculé par cette coalition politique avait du mal à susciter beaucoup d’adhésion au sein des populations, majoritairement en symbiose avec la dynamique de changement véhiculé par les autorités de transition. Comment par exemple, le Cadre peut-il manifester sa non-reconnaissance des autorités actuelles dans cette cacophonie ? Ces leaders politiques ne risquent-ils pas de se mettre à dos les populations, qui ne cessent de saluer l’option de changement prise par le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement ? Rien n’est moins sûr.
A tout cela s’ajoute aujourd’hui la plaisanterie de mauvais goût de Ainea Ibrahim Camara, qui vient de s’autoproclamer « président de la Transition » depuis Abidjan, alors qu’il ne représente absolument rien sur l’échiquier politique national. Tout cela fait désordre et frise même le ridicule pour cette opposition, qui peine à mobiliser les Maliens. Ce qui risque de livrer ces acteurs politiques en spectacle, alors que le pays fait face à de nombreux défis et surtout à un besoin de cohésion et de rassemblement de ses forces vives.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net