Prolongation de la transition : Pourquoi le Colonel Assimi Goïta tarde-t-il à rassembler la classe politique ?

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Si la Transition doit s’achever avec l’organisation des prochaines élections générales, préoccupation majeure des acteurs politiques, l’on peine à comprendre pourquoi le chef de l’Etat tarde à recevoir ces interlocuteurs du retour à l’ordre constitutionnel normal.

Face aux sanctions injustes prises par les dirigeants de la CEDEAO, le Mali se retrouve dans une obligation existentielle de sauvegarde de son unité. Et comment pourra-t-il préserver cette enzyme de survie en sous-estimant sa classe politique ? Comment comprendre que depuis le 9 janvier 2022 quand ces sanctions ont été prises, aucun dirigeant de la Transition n’a reçu les leaders de la classe politique, pour créer avec eux « l’union sacrée » pourtant ressassée à loisir dans les discours.

En effet, l’on s’attendait à une série de consultations solennelles des forces politiques et même des organisations de la société civile du pays au lendemain de ces sanctions de la part du chef de l’Etat. Cette initiative devrait rassurer et responsabiliser davantage les différents états-majors politiques et associatifs. Cela n’est pas fait, alors que plus d’un décideur estime que « ces sanctions sont intenables ». Et, il devient nécessaire que le Mali fasse front face aux exigences de la CEDEAO portant sur une prolongation très courte.

En outre, décidé à prolonger la Transition sur une durée, d’au moins deux ans, permettant d’entreprendre des réformes politico-institutionnelles nécessaires, le Colonel Assimi Goïta et son Premier ministre ne doivent-ils pas chercher à convaincre la classe politique dans ce sens ? Et d’ailleurs, quelles réformes importantes pourront être menées à bien dans les délais envisagés sans un accompagnement patriotique des partis politiques ?

Contre toute attente, l’on assiste depuis le début de cette transition, à des prises de positions de dénigrement et de diabolisation de certains pôles politiques de la part des alliés du pouvoir. Combien de fois l’on entend des jeunes leaders des mouvements proches du pouvoir de transition livrer des diatribes acerbes contre des ténors politiques, dont principalement les leaders ayant servi dans le défunt régime d’IBK ? Combien de fois Dr Bokary Tréta, Me Kassoum Tapo, Housseinou Amion Guindo, Tiébilé Dramé, Tiéman Hubert Coulibaly, Amadou Koïta ?

Finalement, l’on est tenté de croire que c’est le pouvoir de Transition qui instrumentalise des jeunes nouveaux leaders d’opinions comme Adama Ben le Cerveau, Dr Aboubacar Sidiki Fomba, Nouhoum Sarr et autres, pour la plupart membres du CNT, l’organe législatif provisoire, à emboucher la trompette du discrédit contre plusieurs leaders politiques. « C’est vous qui avez mis le pays dans cette situation de déchéance », les entend-on souvent leur adresser sur des plateaux de télévisions et dans divers espaces publics. Certains de ces nouveaux leaders affiliés au pouvoir du Colonel Assimi Goïta n’hésitent pas à qualifier ces leaders de la classe politique traditionnelle de « manquer de patriotisme » ou même de « comploter contre leur pays ».

Sauf que ces discours récriminatoires épargnent souvent les leaders politiques qui sont membres du mouvement M5-RFP, tout simplement parce que ceux-ci se sont désolidarisés du régime IBK, l’ont combattu avant de parvenir à le faire chuter. C’est le cas des responsables politiques comme le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, Me Mountaga Tall, de Modibo Sidibé et d’autres.

Ces manœuvres de discriminations entre les bons leaders et les mauvais ne jouent pas en faveur des autorités de la Transition, car elles ne permettent pas de rassembler les forces vives du pays autour des intérêts communs du moment face aux agressions extérieures. Il urge donc au chef de l’Etat de se surpasser pour faire converger les uns et les autres dans un sursaut salvateur de rassemblement pour préserver le Mali. C’est à ce défi urgent qu’il doit se consacrer pour résister aux diktats des partenaires intransigeants que sont la CEDEAO et la… communauté internationale.

Boubou SIDIBE

Source : Maliweb.net

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