Le Mali a officiellement demandé, depuis le 16 janvier 2022, à la France la révision des accords de défense qui lient les deux pays. Cette demande reste lettre morte à Paris. Alors question ? L’accord de défense entre les deux pays est-il toujours d’actualité ?
Le gouvernement malien a demandé fin décembre 2021, à la France la révision des accords de défense qui lient les deux pays. Cette demande n’a jusqu’ici pas suscité de réaction officielle du côté français. Cette demande des autorités maliennes intervient au moment où un climat de tension règne entre Bamako et Paris.
Mais avant lors de son discours à la nation à l’occasion de la fête de l’armée, le 20 janvier 2021, Le colonel Assimi Goïta, président de la transition, indiquait avoir demandé la relecture de certains accords de coopération militaire et établi de nouveaux accords. : « Par une analyse objective du contexte actuel et en tenant compte des intérêts vitaux de notre pays, nous avons demandé la relecture de certains accords de coopération militaire. Dans le même temps, de nouveaux accords ont été signés, toujours avec comme objectif essentiel, la sécurisation des Maliens et de leurs biens », avait précisé le colonel Goïta.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, avait annoncé à la chaîne d’information France 24 que le Mali a officiellement demandé à la France la révision des accords de défense.
Autre déclaration, c’est celle du Premier ministre Choguel K Maïga qui dans un entretien accordé à l’Ortm, le dimanche 16 janvier 2021, a ouvertement critiqué le traité de défense entre les deux pays : “Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un État qui ne peut même pas survoler son territoire sans l’accord de la France”.
Les accords de défense liant la France et notre pays ont été signés à la suite du déclenchement de l’opération militaire française Serval, le 11 janvier 2013.
Le partenariat sécuritaire entre les deux pays était jusqu’alors défini par un accord de coopération technique, signé en 1985 et qui prévoyait la possibilité d’envoyer des soldats français pour des missions de formation ou dans le cadre d’opérations, encadrées par le commandement de l’armée malienne.
L’accord de 2013 prévoit de “concourir à une paix et une sécurité durables (…), notamment par la sécurisation des espaces frontaliers et la lutte contre le terrorisme”. Il permet également l’accès au territoire malien, “y compris ses eaux territoriales et son espace aérien”, avec le consentement préalable de l’État.
Prévu pour une durée de cinq ans, cet accord est reconduit de manière tacite. Il est néanmoins précisé que “les Parties peuvent, à tout moment et d’un commun accord, amender par écrit le présent traité”, comme le demande aujourd’hui le gouvernement.
Mémé Sanogo
Source : L’Aube