Relance du train : La promesse euphorique de Choguel

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Après Baba Molaye, Ibhahim Ly et Makan Fily Dabo, c’est au tour du PM Choguel K Maïga de faire la promesse de remettre en marche le train en l’annonçant à la fin de l’année 2022.  C’était, le 21 avril dernier, devant les membres du CNT où il était appelé à défendre son bilan. Alors qu’une motion de censure planait dans l’air, Choguel, comme pour implorer un sursis, s’est engagé de démarrer le train au plus tard la fin de l’année en cours. Malgré ce que l’annonce représente pour les habitants des villes et villages – dont l’existence dépendait jadis du trafic ferroviaire -, elle n’a pas été accueillie avec autant d’ enthousiasme. Et pour cause, aux yeux des observateurs, cette annonce du PM n’est que de la poudre aux yeux. Comment relancer le chemin de fer alors que le Mali ne dispose que d’un seul train en sa possession ? Les deux tentatives de réparer la vieille locomotive CC 2205 se sont terminées en queue de poisson. La relance du chemin de fer ne peut pas également compter sur le rail qui relie Bamako Kayes. En plus d’être vétuste, ses ponts ne tiennent plus. Si 9 milliards étaient suffisants pour redémarrer le train en 2020, aujourd’hui, il faut revoir ce montant à la hausse pour que le train en plus de siffler puisse voyager en toute sécurité.

Cette volonté salutaire du PM risque de buter également contre  l’incompétence de l’équipe dirigeante de la Sopafer, qui est dirigée (le DG et son adjoint) non par des cheminots mais plutôt des financiers.

Outre ces équivoques, la relance du chemin de fer en 9 mois n’est également pas réaliste au plan technique. Difficile, en effet, de faire l’appel d’offre d’achat des locomotives, de les réceptionner auprès d’un fournisseurs, procéder à leur inspection par les experts, remettre sur pied un personnel dispersé depuis des années. Ce n’est tout simplement pas possible. Qui plus est, cette volonté de relancer le chemin de fer n’a jamais été discutée avec ce personnel à qui l’administration doit des arriérées de salaires.

 

Amidou Keita

Source : Le Témoin

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