Parti le samedi 3 juillet 2021 pour observer de visu l’état d’évacuation des ordures des dépôts de transit, le ministre Modibo Koné de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable semble aujourd’hui déconnecté de la réalité des choses.
Le dépôt de transit de Médine s’est déjà formé, celui de Lafiabougou est en voie de reprendre sa forme d’antan, le ministre Koné observe un silence assourdissant. En gilet jaune, ce lointain jour-là, monsieur le ministre Koné et sa délégation ont pris d’assaut la devanture de l’Assemblée nationale. Là, l’association « Changement au Mali » organisait une journée de salubrité dénommée « opération coup de poing » pour sensibiliser la population. Il a même courbé l’échine sur les ordures pour les ramasser avec la pelle. Hélas ! Ces coups de pelle sont restés nostalgiques car enfin, rien ne s’en est suivi.
Le même jour, le ministre et sa délégation se sont rendus à Médine. Là-bas, la colline d’ordures était devenue un souvenir. Mais ce souvenir n’a pas vieilli. Ce fut l’occasion pour lui d’intimer l’ordre à l’entreprise d’évacuer les ordures dans les 24 heures qui suivent leur dépôt. Du marigot «Molobalini» au dépôt de transit du Camp de Kati, en passant par le marigot «Djafarana Kô», le message du ministre a été le même.
« Nous allons réfléchir avec la mairie et l’Administration territoriale, les Finances pour gérer la question de façon pérenne. Nous allons impliquer tout le gouvernement de transition afin que Bamako retrouve sa propreté », avait promis le premier responsable du département en charge de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.
Mais qu’en est-il de tous ces engagements ? Le ministre Koné se repose-t-il sur ses lauriers ? Ce sont les questions qui taraudent les esprits du citoyen lambda lorsque l’on sait qu’à Médine, le dépôt de transit a repris forme comme avant. Les riverains sont exposés à l’odeur nauséabonde des ordures qui débordent souvent sur le goudron. Les usagers de la route retiennent leur souffle en passant à côté de cet autre Kilimandjaro. Avec l’hivernage qui se profile à l’horizon, les habitants diront : « bonjour les moustiques ».
Ce jeudi 14 avril 2022, une machine s’activait à remuer de son mieux les ordures afin de les remettre dans le trou. Un ramasseur de sachet, ayant requis l’anonymat, a affirmé que le ministre ne s’est plus présenté, d’ailleurs qu’il n’a vu personne pour l’évacuation qui s’est arrêtée depuis longtemps. Quant au Kilimandjaro de Lafiabougou, n’eût été le mur qui le couvre, les passants auraient vu que les ordures ne sont plus évacuées.
La forêt classée de Ferentoumou à l’article de la mort
La forêt classée de Ferentoumou se meurt. Les bûcherons et extracteurs de charbon sont à pied d’œuvre pour, une bonne fois pour toutes, déboiser cette forêt pourtant gardée par les agents des Eaux et Forêts. Des camions chargés de charbon et de bois traversent les quartiers vers un lieu que Dieu seul sait.
Ces ennemis de la faune peuvent être tentés de s’adonner à ce sale boulot, mais les autorités en charge de la protection de la faune et de la flore ne doivent nullement croiser les bras pour les laisser faire. Le hic est que dans cette forêt, l’écorce des arbres est rasée. La fraîcheur qui se sentait dans cette forêt appartient maintenant à autrefois. En tout cas, les conditions de la désertification se trouvent créées. Rien n’est fait pour l’éviter.
A quoi servent les quinzaines de l’environnement ?
Toutes les nations sont menacées par le phénomène du changement climatique. Au cours des quinzaines de l’environnement, tout est dit, tous les thèmes relatifs à la protection de l’environnement sont traités. Il s’agit de savoir que cette protection ne se fait pas avec des mots, des théories, mais elle réside dans le comportement de chacun. Si les sujets ne s’y soumettent pas, les autorités sont dans leur rôle de réagir. Le ministre est interpellé pour sauver cette forêt de la destruction programmée.
Le ministre Koné semble perdre la détermination qu’il avait eue à l’orée de sa nomination au département de l’Environnement. La marche du Mali nouveau semble ne pas avoir d’avenir dans les domaines de l’Environnement et de l’Assainissement.
Dieu veille !
Bazoumana KANE
Source : L’Alerte