Paris, 11 janvier 2015: la marche ” Je suis Charlie ” mobilise de nombreux dirigeants venus des quatre coins du monde. Ils y sont là afin d’apporter leur soutien au Président Hollande après l’attaque terroriste contre l’hebdo satirique Charlie.
Une des images fortes de cette manifestation ? On voit le Président malien de l’époque IBK jouer des coudes et des biceps pour être en première ligne et surtout pour figurer en bonne place aux côtés de Hollande. Le but est atteint ! Notre cher vieux Président était visiblement très heureux d’avoir réussi son coup…
Tombouctou : 19 mai 2017, le Président Macron s’invite dans la ville mystérieuse. Il survole Bamako et le palais de Koulouba dans un déplacement au Nord du Mali pour visiter les troupes françaises de l’opération Barkhane.
Foulant aux pieds les règles élémentaires du protocole et de civilité, le président français ignore son homologue malien. Dans les allées du pouvoir à Bamako, la décision de Macron de se rendre directement à Tombouctou provoque un certain embarras. Que faire ? Le président IBK n’est pas du genre à trop réfléchir lorsque l’intérêt de la France est en jeu au Mali. Il décide, contre l’avis de certains de ses proches conseillers, d’aller à la rencontre ” son hôte ? ” à Tombouctou.
Tout comme à Paris avec Hollande, à Tombouctou aussi l’objectif du vieux qui présidait aux destinées du Mali était évident : Plaire à la France !
Ces deux images qui ont fait le tour du monde illustraient le degré de soumission de la plus haute autorité du Mali à l’égard des dirigeants français. Ces images resteront gravées encore longtemps dans l’histoire des relations entre les deux pays.
Pendant ces dernières années, les maîtres mots entre les deux capitales (Bamako et Paris) étaient : reniement aux valeurs de dignité malienne, soumission aveugle à l’Elysée et renoncement à la souveraineté nationale au profit des seuls intérêts français.
Heureusement, fort heureusement pour le Mali ce triste et honteux épisode dans la conduite des relations franco-maliennes appartient désormais à un passé qu’il urge de ranger dans les tiroirs.
De l’historique discours du Premier ministre Choguel Maïga à la tribune des Nations-Unies à la dénonciation par le Mali du traité de défense entre nos deux pays en passant par l’expulsion de l’ambassadeur de France à Bamako et le retrait ( forcé des troupes françaises de l’opération Barkhane)…Ce sont autant d’événements et de faits qui marquent désormais un tournant décisif dans les rapports entre les deux pays.
Malgré les pressions et autres gesticulations des autorités françaises les autorités maliennes ne cessent d’afficher leur détermination à redessiner l’axe Bamako-Paris. Et cela conformément aux intérêts du Mali.
Visiblement cette démarche des dirigeants actuels du Mali est loin d’être acceptée par Macron, encore nostalgique de ce passé récent, où l’on apercevait un vieux Président malien tremblotant s’accrochait à ses bras… à Tombouctou.
Alors à défaut de se rendre à l’évidence et de chercher à redonner de nouvelles orientations à notre coopérative le locataire de l’Elysée perd son sang-froid et multiple les manœuvres et autres combines contre le Mali et ses dirigeants (sanctions de la CEDEAO, tentative de condamnations à l’ONU et à l’EU). Objectifs inavoués ? Remettre en cause le processus dans l’espoir de rétablir à Bamako un pouvoir soumis et aux ordres comme ce fut le cas dans un passé récent…
Ces manœuvres en cours à l’intérieur et à l’extérieur du Mali sont vouées à l’échec grâce à la volonté d’un peuple malien qui a décidé de prendre son destin en main.
S’y ajoute la détermination des nouvelles autorités de briser cette tutelle encombrante de l’ex puissance coloniale, et de redonner à la fois confiance, espoir et dignité aux maliens. Alors, le cap est tracé. Il appartient aux maliens de le maintenir, sans fléchir !
C H Sylla
Source: L’Aube