Le Mali met un terme aux accords militaires avec la France

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Des soldats français de Barkhane quittant leur base à Gao après une mission de quatre mois. 9 juin 2021 © AP Jerome Delay
Des soldats français de Barkhane quittant leur base à Gao après une mission de quatre mois. 9 juin 2021 © AP Jerome Delay

Alors que Paris rumine encore sa colère face à la suspension définitive de RFI et France 24 par la Haute Autorité de la Communication (HAC), les autorités maliennes, à travers un communiqué publié le 02 mai 2022, décident de mettre un terme aux accords militaires entre les deux pays.

Selon  Bamako, cette décision est prise après un constat de dégradation profonde de la coopération militaire entre les deux pays,  suite à la décision unilatérale de la France, les 03 et 07 juin 2021, de suspendre ses opérations conjointes avec les Forces armées maliennes.

Mais aussi, ses multiples violations de l’espace aérien malien malgré l’instauration d’une zone aérienne d’interdiction temporaire, et à la manœuvre dilatoire de la France, consistant à demander une réunion d’experts pour la relecture du traité de défense, au lieu d’envoyer ses amendements, et cela plus de deux mois après l’envoi par le Mali de ses amendements en décembre 2021.

Selon le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Abdoulaye Diop, la coopération militaire entre le Mali et la France se fonde sur 03 trois accords : le traité de coopération de défense du 16 juillet 2014, l’accord des 7 et 8 mars 2013, déterminant le statut de la Force Barkhane qui est la transformation de l’Opération Serval et l’accord des 6 et 10 mars 2020 déterminant le statut des détachements non français de la Force Takuba.

Le chef de la diplomatie malienne a expliqué que dénoncer signifie que le gouvernement malien met un terme aux accords militaires qui le lient à la France. Il a cependant précisé que la procédure de retrait diffère selon les accords.

Ainsi, pour le traité de coopération et de défense de 2014, comme indiqué dans l’article 26, alinéa 2, le retrait du Mali ne sera effectif, c’est-à-dire que le Mali ne cessera ses obligations définies dans ce traité vis-à-vis de la France, que 6 six après ce communiqué de dénonciation.

Quant aux deux autres accords déterminant le statut de la force Barkhane et de la Force Takuba, ils cessent de produire des effets vis-à-vis du Mali dès ce 2 mai 2022. Donc, d’après le ministre Diop, à partir de ce 2 mai 2022, il n’y a plus de bases légales pour la France d’opérer sur le sol malien. Pour M. Diop, elle ne peut pas être dans la posture d’hostilité vis-à-vis du Mali, à l’interne comme à l’extérieur, et aussi pouvoir bénéficier de l’ensemble des droits de circuler librement sur le territoire malien.

Le chef de la diplomatie malienne a fait savoir que le Mali a absolument le droit d’établir des zones d’interdiction et aussi d’établir de nouveaux protocoles des aéronefs étrangers pour circuler sur le territoire malien. Il a aussi déclaré qu’il y a des éléments attentatoires à la souveraineté du Mali dans ces différents accords.

 Fadiala N. Dembélé/Stagiaire

Source: Le Wagadu

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