En plus de faire obstruction au développement et à la croissance économique, la corruption est considérée comme un levier vers la criminalité de tout genre et entretient le terrorisme.
Au Mali, La lutte contre la corruption gangrène l’économie des années. De nombreuses initiatives ont été prises par les différentes autorités afin d’y mettre un frein. Au niveau mondial la corruption coûte au moins 2000 milliards de dollars dans le monde chaque année, soit
L’exigence de transparence dans la gestion des affaires publiques est devenue une réalité avec la volonté des différentes autorités de réaliser des résultats économiques en termes de développement. Cet état de fait a constitué les actions déclencheurs de ce combat contre le crime économique.
Il importe de noter ici que les rapports d’investigation sur des cas de corruption soumis au Président de la République par les entités de lutte contre la corruption dans le pays ont permis de découvrir jusqu’à quel point s’érige l’état de délabrement de l’économie du Mali par suite des malversations de tout genre impliquant divers acteurs. Les médias se font un large écho de ces dossiers de corruption mis au jour, permettant ainsi à l’opinion nationale d’être informée et de suivre de près l’évolution de ces dossiers.
« La corruption est un cancer dans le corps des sociétés, une maladie qui consume la confiance publique et la capacité des gouvernements à obtenir des résultats pour leurs citoyens. »
Les médias jouent un rôle important dans la lutte contre la corruption, car, ils servent de relai à l’information publique, mais aussi, ils peuvent exiger des secteurs public et privé qu’ils rendent des comptes et fassent preuve de transparence.
La Tournée de reportage virtuelle « Efforts des États-Unis pour lutter contre la corruption » organisée par le Foreign Press Centers (FPC) / Centres de la presse étrangère, qui font partie du Bureau of Global Public Affairs du Département d’État américain a mis en contact direct une cinquantaine de journalistes à travers le monde avec des responsables gouvernementaux américains et des experts en la matière sur les questions de lutte contre la corruption.
Les médias et le journalisme d’investigation continuent de jouer un rôle crucial dans la mise à jour de cas de corruption et dans la lutte contre l’impunité. Des associations internationales de journalistes d’investigation telle que the Center for Investigative Reporting (CIR) qui est un exemple d’une coopération internationale qui mène à des résultats tangibles pour attirer l’attention du public et des autorités répressives sur les crimes financiers et économiques.
Les médias jouent un rôle vital dans la lutte contre la corruption dans le monde
Dans sa présentation, le professeur de droit à l’université de Harvard, Matthew C. Stephenson est revenu sur le rôle vital que les journalistes et les plateformes médiatiques indépendantes ont joué et continuent de jouer dans la lutte contre la corruption dans l’histoire des Etats-Unis. Au début du 20ème siècle des journalistes ont mis à nu les côtés sombres de la politique américaine.
Les Muckrackers, au Etats-Unis, étaient des journalistes ou des écrivains de l’ère progressiste qui enquêtaient et publiaient des rapports soulevant des questions de société, généralement en rapport avec la criminalité et la corruption, impliquant souvent des élus, des dirigeants politiques et des membres influents du monde des affaires et de l’industrie. Leur rôle consistait à dénoncer la corruption d’Etat ainsi qu’au niveau des grandes entreprises américaines. Leur travail a beaucoup influé l’adoption de lois clés qui ont renforcé les systèmes de lutte contre la corruption aux Etats-Unis.
Au Mali, les médias, en associations ou seuls, se font un large écho de ces « affaires » en cours, permettant ainsi à l’opinion nationale d’être informée et de suivre de près l’évolution de ces dossiers. Pour exemple, nous compter sur la Commission bonne Gouvernance et Justice sociale (CBGJS) du Réseau Media et Droits de l’Homme (RMDH) qui, non seulement, a l’habitude d’inviter les pouvoirs publics, à renforcer les moyens juridiques du pôle économique du Mali « dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, sans préjudice des droits de la défense, en l’occurrence, la présomption d’innocence, l’immunité, le privilège de juridiction ».
En plus de lancer des alertes, la Commission formule des recommandations pour un élargissement du champ d’action des acteurs pour un meilleur traitement des dossiers sur la gouvernance économique.
La déclaration de guerre de Joe Biden contre la corruption à l’international
« Mon administration dirigera les efforts visant à promouvoir la bonne gouvernance, à apporter la transparence aux États-Unis et aux systèmes financiers mondiaux, à prévenir et à combattre la corruption dans le pays et à l’étranger, et à faire en sorte qu’il soit de plus en plus difficile pour les acteurs corrompus de protéger leurs activités », Joe Biden, Président des Etats-Unis d’Amérique.
Au milieu de l’année 2021, Joe Biden a déclaré la lutte contre la corruption comme étant d’un intérêt essentiel en matière de sécurité nationale pour les Etats-Unis. Il a lancé l’alerte en déclarant le montant des actes de corruption qui va jusqu’à 5 % du produit intérieur brut mondial. A la fin de l’année il a présenté sa stratégie de lutte contre la corruption à travers laquelle les agences américaines coordonnent leurs efforts pour lutter contre la corruption.
Dans leurs présentations à l’adresse des journalistes conviés à la Tournée de reportage virtuelle « Efforts des États-Unis pour lutter contre la corruption », James Walsh, secrétaire adjoint principal au Bureau des affaires de répression et de lutte contre les stupéfiants au Département d’État des États-Unis, et Shannon Green, directrice exécutive de la Task Force anticorruption de l’USAID, qui est également conseillère principale de l’administrateur de l’USAID ont expliqué comment dans cette stratégie, il est prévu de renforcer la capacité des pays à prévenir, détecter et atténuer la corruption sous toutes ses formes et à tenir les acteurs corrompus responsables.
Ils ont annoncé que les Etats-Unis concèderont des moyens aux agents du changement au sein des gouvernements, de la société civile et des médias, en particulier au niveau local, de combattre la corruption.
Les speakers se sont appesantis sur les dimensions transnationales de la corruption. Par l’intermédiaire du Consortium mondial de lutte contre la corruption, qui bénéficie d’un soutien multilatéral, le Bureau de la démocratie, des droits de l’homme et du travail, connu sous le nom de DRL qui augmente considérablement son soutien pour renforcer la collaboration entre les acteurs, notamment les journalistes d’investigation et la société civile, afin d’exposer la corruption transnationale, d’encourager les réformes politiques et d’accroître la responsabilité des acteurs de la corruption.
Les États-Unis accueilleront la Conférence des États parties à la CNUCC en 2023, ce sera l’occasion de réaffirmer leur détermination à travailler avec des partenaires étrangers pour relever certains des défis les plus difficiles liés à la corruption auxquels le monde est confronté aujourd’hui.
Dansira Dembélé, Les Secrets Bancaires
Source: Lerepublicainmali