Tentative de coup d’Etat : mon Colonel, il est temps…

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Assimi Goita, le président de la transition
Assimi Goita, le président de la transition

Selon un communiqué du Gouvernement publié le 16 Mai 2022, un groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressistes maliens a tenté un coup d’Etat dans la nuit du 11 au 12 Mai 2022. Il faut se rendre à l’évidence, le renversement de cette transition, quelles qu’en soient les raisons, est tout simplement suicidaire et un grand recul pour la nation. Donc, la pire des choses que le Mali n’aura jamais connue dans son histoire. Mais pour autant, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, doit forcément agir pendant qu’il est encore temps, s’il souhaite vraiment le meilleur pour ce pays.

« Dans le dessein malsain de briser la dynamique de la Refondation du Mali, un groupuscule d’officiers et de sous-officiers anti-progressistes maliens a tenté un coup d’état dans la nuit du 11 au 12 Mai 2022. Ces militaires étaient soutenus par un Etat occidental. La tentative a été déjouée grâce à la vigilance et au professionnalisme des Forces de Défense et de Sécurité du Mali », peut-on lire dans le communiqué lu le 16 mai 2022 par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.

Quoi qu’on dise et quoi qu’il y ait, un coup d’Etat ne saurait être la solution pour le Mali actuel. Certes, le moment est difficile, sinon très difficile, mais le renversement de cette transition sera tout simplement une honte et mettra notre pays et tout son peuple à la merci de leurs détracteurs. Ces acteurs malveillants et surement manipulés se trompent sur la demande du peuple malien qui, dans sa majeure partie, louent les efforts qui sont en train d’être déployés au plan sécuritaire. Donc, les Maliens accepteront difficilement que ces efforts soient bafoués aussi facilement.

Un avertissement fort pour Assimi…

Certes, la demande du peuple peut ne pas être un coup d’Etat, mais faut-il rappeler que cette tentative est un signal fort, un avertissement très sérieux lancé au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, par ses frères d’armes, comme quoi les choses peuvent basculer à tout moment. Quant à la question de l’implication d’un Etat occidental comme l’on a pu le constater dans le communiqué, il faut dire que cela ne saura être une surprise pour tout Malien averti. D’autant plus que depuis l’Indépendance du Mali à nos jours, aucun régime démocratique ou militaire n’a su aussi humilier la France que cette transition. Une humiliation qui a mis le président français, Emmanuel Macron, dans tous ses états et pour qui connaît la France, elle pardonne difficilement les affronts et surtout quand ils viennent d’une ex-colonie comme le Mali qui a décidé de lui tourner le dos pour tisser de nouvelles relations avec un pays comme la Russie. C’est pourquoi, ce pays occidental, s’il existe vraiment, ne pourrait être que la France.

Au-delà de tous les soupçons, de toutes les condamnations, le Chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, doit forcément nettoyer devant sa porte de manière rapide et sans complaisance. Il doit également prendre les choses en main pour trouver rapidement un terrain d’attente avec l’ensemble de la classe politique. Il doit ensuite faire des compromis avec les partenaires régionaux et internationaux dans le seul but de relancer la transition au grand bonheur du peuple malien.

La vérité aujourd’hui, c’est que le gouvernement de Choquel Kokalla Maïga, a purement et simplement échoué et la seule alternative qui s’offre actuellement à Assimi est de dissoudre ce gouvernement pour mettre en place une nouvelle équipe de mission avec un technocrate à sa tête. Aussi, il doit créer une ouverture avec la CEDEAO en acceptant de faire des concessions visant à trouver un accord dans les meilleurs délais avec les chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale. C’est la seule façon pour sauver le pays et si le Mali constitue la priorité pour cette transition, ce sacrifice ne devrait pas être de trop, surtout quand on sait que c’est l’existence du pays même qui est en danger.

Donc, au regard de la situation actuelle du pays et avec cette nouvelle donne qui révèle une possible trahison au sein de la grande muette, le président de la Transition doit se rappeler que pour chaque chose, il y a un temps et que c’est complètement naïf ou dingue de croire à tout ce qui se dit sur le Boulevard de l’Indépendance.

Ousmane BALLO

Source: Ziré

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