Le sommet d’Accra accouche d’une souris : Les décisions sur le Mali, le Burkina et la Guinée renvoyées au 3 juillet prochain

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Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu, le samedi 04 juin 2022, à Accra, en République du Ghana, un Sommet extraordinaire consacré à l’examen de l’évolution de la situation politique au Mali, au Burkina Faso et en Guinée Conakry. Suite à ce sommet de la CEDEAO, celui de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a démarré dans la capitale Ghanéenne. Il était consacré à la situation sociopolitique dans l’espace communautaire et aux questions relatives aux institutions et organes de l’Union. Le sommet qui était attendu par les Maliens était sans nul doute celui de la CEDEAO. Mais ledit sommet n’a pas permis aux parties (MALI-CEDEAO) d’accorder leurs violons. De 5 ans, le Mali est revenu à 24 mois pour la tenue des élections, tandis que la CEDEAO reste campée sur 16 mois. Finalement, lors de ce sommet, les décisions sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry ont été reportées à un autre sommet de la CEDEAO prévu pour le 3 juillet 2022 à Accra au Ghana.

Le sommet de la CEDEAO du 4 juin dernier, tant attendu, a accouché d’une souris. Il n’y a toujours pas eu de compromis entre les parties. D’abord, pas de compromis entre le Mali et la CEDEAO d’une part, et d’autre part, pas de compromis entre les chefs d’Etat de la CEDEAO eux-mêmes autour de la levée ou pas des sanctions contre le Mali. Or, d’habitude, les décisions de la CEDEAO sont prises à l’unanimité. Selon nos informations, trois pays de la CEDEAO (Nigéria, Niger et Ghana) ont bloqué le dossier par rapport aux sanctions imposées au Mali. Alors qu’en plus du Mali, cette sanction de la CEDEAO impacte également les pays voisins du Mali comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire. Ce qui fait d’ailleurs que le président du Sénégal, Macky Sall, a plaidé pour une levée de l’embargo. Lui et son homologue du Togo, Faure Gnassingbé, se sont activés ces derniers moments pour essayer d’infléchir la position des autres chefs d’Etat de la CEDEAO. Mais pour l’instant, ils n’y sont pas parvenus. Face donc à ce désaccord au sein même de l’organisation régionale, la CEDEAO a décidé de reporter les décisions sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée Conakry à son prochain sommet ordinaire prévu pour le 3 juillet 2022 à Accra, au Ghana. Après le huis clos des chefs d’Etat de la CEDEAO, le président du Sénégal, Macky Sall, a accordé une interview à la presse dans laquelle il évoque une entente prochaine entre les différentes parties. « On s’achemine vers une entente prochaine le 3 juillet au sommet ordinaire. Après le sommet de la CEDEAO, celui de l’UEMOA a reçu les autorités maliennes et burkinabés afin de faire le point sur la situation sécuritaire, économique et financière. Le médiateur a donné un schéma de sortie de crise. La Conférence a pris acte et demande aux autorités maliennes de travailler avec le médiateur d’ici le prochain sommet », a souligné le président Sénégalais, Macky Sall.

Justement, 24 heures avant l’ouverture des travaux du sommet de la CEDEAO, le médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, Goodluck EBELE JONATHAN, ancien Président de la République du Nigéria, était au Mali dans le but de rapprocher les points de divergences. « Après une nuit de séjour au Mali dans la continuité des efforts de médiation, mon équipe et moi avons quitté Bamako pour Accra, Ghana, où nous avons assisté à la 6ème session extraordinaire de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO sur la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Je félicite les dirigeants de la sous-région pour leurs efforts en vue de rétablir la démocratie et de résoudre les tensions sociopolitiques dans les nations touchées dans notre zone », a déclaré Goodluck Jonathan.

A signaler que durant le sommet d’Accra, le désormais ex- Président de la Commission de la CEDEAO, l’ivoirien Jean-Claude Kassi Brou, a été désigné comme prochain gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Par ailleurs, il faut noter que le Mali a pris part à la réunion des chefs d’Etat de l’UEMOA à Accra, au Ghana. La délégation malienne était conduite par le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye DIOP, en présence du ministre de l’économie et des finances, Alousseni SANOU.

A rappeler que depuis le 9 janvier 2022, le Mali est frappé par les sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO. Ces sanctions économiques et financières sont entre autres : fermeture des frontières entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; suspension de toutes les transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO etc.

Aguibou Sogodogo

Source : Le Républicain

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