Le gouvernement a donné des précisions lundi soir sur les militaires ivoiriens interpellés, dimanche 10 juillet, à l’aéroport de Bamako.
Les 49 militaires sont arrivés dans deux aéronefs, avec leurs armements et munitions de guerre, ainsi que d’autres équipements militaires, a informé le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, colonel Abdoulaye Maïga, dans un communiqué lu à la télévision nationale.
Selon le ministre, les militaires entrés « illégalement sur le territoire national du Mali […] ont été immédiatement interpellés et leurs armements, munitions et équipements ont été saisis ». Une trentaine sont des forces spéciales, en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation et dont la profession réelle était pour la plupart dissimulée, selon les premiers constats du gouvernement. « Sur la majorité des passeports des militaires interpellés, les professions inscrites étaient les suivantes : étudiants, chauffeurs, maçons, mécaniciens, vendeuses, électriciens, vigiles, peintres, etc. », détaille le communiqué.
Le gouvernement précise également que des responsables des forces de défense et de sécurité ont contacté immédiatement leurs homologues ivoiriens. « Ces derniers ont affirmé qu’ils ignoraient tout de la présence des militaires ivoiriens interpellés au Mali », assure le communiqué qui note que la Minusma également a indiqué ne pas avoir de rotation prévue, le 10 Juillet 2022.
« Au regard de ces manquements et infractions commis dans le cadre du déploiement de ces quarante-neuf (49) militaires ivoiriens, le gouvernement de la Transition les considère comme des mercenaires, tels que définis par la Convention de l’OUA sur l’élimination du mercenariat en Afrique », relève le gouvernement, pour qui « le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de la Refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ».
Ainsi, le ministre a annoncé que le gouvernement a décidé de mettre fin, avec effet immédiat, à l’activité de protection de la Compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services » par des forces étrangères et exiger leur départ immédiat du territoire malien. Aussi, le gouvernement a invité la Compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services » à confier dorénavant sa sécurité aux forces de défense et de sécurité maliennes. Les 49 militaires ivoiriens interpellés seront mis à la disposition des autorités judiciaires compétentes, souligne le communiqué du gouvernement.
À noter que dans un tweet publié, lundi 11 juillet, le porte-parole de la Minusma a précisé que la cinquantaine de soldats interpellés, dimanche, à l’aéroport de Bamako ne faisaient pas partie de l’un des contingents de la Mission onusienne au Mali. « Ces soldats sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un appui logistique pour le compte de l’un de nos contingents », a soutenu Olivier Salgado.
Source : L’Essor