Lors d’une rencontre avec le secrétaire général adjoint de l’ONU, Jean Pierre Lacroix, au département des Affaires Étrangères, le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop s’est prononcé sur l’arrestation des militaires Ivoiriens à Bamako. « Nous comprenons que ce contingent n’a absolument rien à voir avec, ni les contingents réguliers des Nations -Unies, ni les éléments nationaux de sécurité qui sont indiqués ici et là. Dès lors que cette présence est jugée illégale, elle est donc attentatoire à la souveraineté de l’État malien comme à la sûreté de l’État malien », a –t-il martelé.
En recevant Jean Pierre Lacroix en visite à Bamako la semaine dernière, le ministre des Affaires Étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop a évoqué un certain nombre de sujets dont l’arrestation de 49 soldats Ivoiriens à l’aéroport de Bamako. M Diop : «L’arrivée des soldats en uniforme de Côte d’Ivoire sur notre territoire national le 10 juillet 2002 nous a tous pris par surprise… Je remercie la mission qui a fait l’effort de transparence en répondant à beaucoup de questions que nous avons soulevées…Cette question a été aussi un réveil brutal pour le Mali ! Nous avions pensé qu’un détachement de forces étrangères ne peut pas arriver sur le territoire malien, sans information préalable, sans accord du gouvernement, sans pouvoir communiquer la liste de matériel. Et nous comprenons que ce contingent n’a absolument rien à voir avec, ni les contingents réguliers des Nations -Unies, ni les éléments nationaux de sécurité qui sont indiqués ici et là. Dès lors que cette présence est jugée illégale, elle est donc attentatoire à la souveraineté de l’État malien comme à la sûreté de l’État malien ».
Connaissant parfaitement bien le fonctionnement de l’ONU, Abdoulaye Diop dira : « si on regarde les régles des Nations Unies, c’est que les équipes nationales de soutien sont déployées en soutien aux contingents des pays en question ».
Il poursuit : « D’après les informations qui ne sont parvenues aussi de la part des Nations- Unies, il se trouve qu’on n’a pas d’informations sur le lien contractuel entre le contingent ivoirien, (les soldats qui sont arrivés) et la troupe allemande…
On n’a pas de cadre légal clair entre la compagnie aérienne en question, (ndlr : SAR), les forces ivoiriennes et la mission des Nations- Unies ».
Troisième élément : les équipes nationales de soutien sont prise en charge pas par les Nations -Unies mais par le pays qui les envoient.
Dans tous les cas de figure, on se rend compte que cette force est payée par une partie tierce, même une société privée. Même s’ils étaient payés par les Allemands, cela constitue une entorse par rapport aux règles de l’ONU….
En plus il y’a un certain nombre d’éléments et de formalités.
Les équipes nationales de soutien ont essentiellement des tâches administratives et de soutien logistique. A cet effet, s’ils doivent avoir des armes, ça doit être des équipements individuels de protection et non des armes de guerre… »
Cependant, Abdoulaye Diop estime que cette affaire touche aux relations entre le Mali et un pays voisin frère. Néanmoins, la justice malienne est saisie. « Nous souhaitons que les Nations- Unies et toutes les parties prenantes puissent nous aider à élucider sur ce qui s’est passé … » a affirmé le ministre des Affaires Étrangères. Il a réaffirmé la volonté du Gouvernement du Mali à trouver une issue favorable à cette affaire par le dialogue. « Nous ne voulons entrer en guerre avec aucun pays voisin…. Le Mali a été doublement sollicitée pour une médiation. Dans ce cadre, nous avons accueilli favorablement la médiation de la République togolaise. Et nous travaillons dans ce cadre. » a précisé Abdoulaye Diop.
MS
Source : L’Aube