Rien ne va plus au sein du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques M5 RFP. Certains cadres et non des moindres parmi lesquels l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, les anciens ministres, Konimba Sidibé, Mohamed Ali Bathily, Mme Sy Kadiatou Sow, Cheick Oumar Sissoko ont non seulement lancé un nouveau Mouvement, mais aussi et surtout ont décidé de ne plus reconnaitre l’autorité du Premier Choguel Kokala Maiga au sein du comité stratégique du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques, M5 RFP. Cet autre revers subi par le PM poussera-t-il Assimi Goïta à lui retirer sa confiance ? Pourquoi malgré ces désaveux le PM Choguel Kokala Maiga continue à s’accrocher à son fauteuil ? Le Président de la Transition sait-il que son PM est beaucoup plus l’obstacle que la solution pour une transition réussie ?
Konimba Sidibé et ses camarades, sans porter des gants, reprochent, à tort ou à raison, au Président du Comité stratégique, qui est l’actuel premier ministre, Choguel Kokala Maiga d’avoir trahi la cause pour laquelle le peuple s’est mobilisé contre le régime défunt d’IBK. Pour eux il a dévié totalement les objectifs du changement que le Mouvement s’est assigné à sa création en faisant l’auto promotion. Pour les leaders du M5 RFP Mali Kura, le PM est plus soucieux de son pouvoir personnel que du changement. Le porte-parole du nouveau M5 Me Mohamed Ali Bathily trouve que le PM Choguel Kokala Maiga s’est beaucoup plus illustré dans la division de son propre mouvement d’abord, ensuite de l’ensemble de la classe politique et même des institutions de la transition et que pour toutes ces raisons les leaders du M5 RFP Mali Kura disent ne plus reconnaitre l’autorité du comité stratégique dirigé par Choguel Kokala Maiga. Le Président du comité stratégique du M5 RFP Mali Kura, Konimba Sidibé pense que tout a été fait pour éviter une cassure du Mouvement. Même un comité de sages a été mis en place pour éviter le scénario auquel l’on assiste aujourd’hui, à savoir la rupture entre les membres du Comité stratégique. Cheick Oumar Sissoko pense que c’est un nouveau départ pour le Mouvement qui a fait rêver les maliens un moment donné. Pour le cinéaste ce nouveau départ sera celui de la réflexion avant de proposer des solutions idoines. Pour l’ancien PM Modibo Sidibé c’est ensemble que le Mali pourra sortir de cette crise avec honneur et dignité.
Le PM Choguel Maiga voué aux gémonies par ses compagnons de lutte va-t-il enfin démissionner pour sauver son honneur et sa dignité ?
Si le PM qui a toujours carillonné les valeurs de dignité et d’honneur face à la France et à la CEDEAO faisaient siennes ces mêmes valeurs il n’aurait pas dû faire 72 heures sans rendre le tablier, après la promulgation de la loi électorale par le Président de la Transition. Humilié, vilipendé, désavoué par les siens, le PM Choguel Kokala Maiga s’accroche au poste de premier ministre. La balle est désormais dans le camp du Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, qui a le choix entre insuffler une nouvelle dynamique à l’exécutif avec un premier ministre neutre qui pourra parler sans obstruction et sans apriori à tous les acteurs, qu’ils soient politiques ou de la société civile, afin que la transition soit sur ses quatre jambes. Soit périr avec lui car le gouvernement a montré toutes ses limites. Le Président de la Transition ne peut plus se donner le luxe de garder pendant longtemps son PM car leur deal n’arrange pas le Mali et les maliens. Le temps n’étant pas le meilleur allié du régime transitoire, il est un impératif absolu de respecter l’ultime engagement pris devant la communauté sous régionale, celui de remettre le pouvoir aux civils dans un délai de 24 mois, dont presque six mois se sont écoulés. Donc vouloir trainer les pieds et ne pas faire ce qui devrait être fait serait synonyme de forfaiture et de fuite en avant.
Youssouf Sissoko
Source : L’Alternance