La rectification intervenue le 24 mai 2021 mettant fin aux fonctions du Président Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane est loin d’offrir les effets escomptés.
Les défis sécuritaires, institutionnels et sociaux économiques sont loin d’être accomplis. Les moult achats d’armement et de communications souvent de trop sur les équipements achetés et le partenariat avec la Russie n’ont pas permis de répondre aux enjeux sécuritaires.
Les récentes attaques doivent nous interpeller sur notre capacité réelle de faire face à cet ennemi aux multiples visages et à mieux cerner les contours du partenariat avec la Russie. Ce partenariat doit être mieux expliqué au peuple seul dépositaire de la souveraineté.
Nonobstant la montée en puissance des Forces Armées Maliennes et de Sécurité (FAMA), les résultats escomptés tant promus de la phase de rectification sont toujours attendus.
Le patient Mali souffre toujours de ses maux. Il y a lieu de se poser des questions pertinentes.
Les médecins sont-ils compétents ? La posologie est-elle adéquate ? Faut-il le redresser ?
Le Conseil National de la Transition (CNT) supposé représenter le peuple ne représente que ses employeurs selon les connexions de nominations faites en toute violation des propres textes de la transition. Les réformes institutionnelles sont au ralenti, il a fallu six mois pour nommer les membres de la commission de suivi des résolutions des Assises Nationales de Refondation (ANR).
Il y a certes des avancées sur certains plans. En occurrence la mise en place de la commission de rédaction de la nouvelle constitution (non inclusive malgré la tentative de consultation tenue le 26 juillet 2022 au CICB) suivant le décret N°20220394/PT-RM du 29 juin 2022. La publication des chronogrammes des élections dont à chaque trois mois une élection sera organisée à compter de juin 2023.
Avons-nous les capacités, techniques, matérielles, humaines, consensuelles « le SMIG politique » et financières pour tenir les échéances prévues ? Si non, quelles sont les alternatives ?
Seule l’union sacrée via un pacte républicain et de refondation véritable avec des actions priorités à minima nous, permettra de redresser la barre et de faire face aux défis qui assaillent notre chère partie. Certains se donnent à des propos de division en cataloguant des maliens en forces du mal et du bien, pendant que nous assistons à une « montée en puissance » soit elle désespérée des groupes terroristes, à l’isolement de notre pays dont la crispation de nos relations avec la Côte d’Ivoire, la coopération plus que tendue avec la MINUSMA et le flou autour de notre relation avec le pays du « malien », l’Algérie.
Les seules forces du mal de notre pays sont les terroristes, certains semblent l’oublier (peut-être qu’il existe un autre agenda que celui du Mali).
Cette situation sera-t-elle la dernière goutte qui fera déborder le vase ? Donne-t-elle raison à ceux qui s’interrogent sur l’impartialité de l’exécutif quant aux élections générales et la nécessite de son redressement de la transition?
La réduction du train de vie de l’Etat est devenue une propagande mobilisatrice et jetée aux oubliettes. Pourquoi augmenter le nombre de membres du CNT ?
Depuis la rectification de la transition et la levée des sanctions économiques et financières de la CEDEAO, le peuple attend toujours les fruits de son fameux sésame. Le karité peine à donner ses fruits. La cherté de la vie n’est soutenue par aucun plan social visible et la relance de l’économie se fait toujours attendre. Notre pays est frappé de plein fouet par les conséquences de la crise Covid-19, l’inflation généralisée, l’opération spéciale de la Russie en Ukraine, la guerre contre les groupes terroristes et les sanctions de la CEDEAO et sera probablement impacté par la récession économique mondiale qui se pointe à l’horizon. Pendant ce temps, les maigres ressources de l’état seront utilisées pour augmenter le nombre de membres du CNT au lieu de répondre aux besoins réels du peuple et de l’objectif de réduction du train de vie de l’état.
Cette augmentation du nombre de membres du CNT est-elle réellement justifiée ? Le CNT est-il en sous-effectif ? Son efficacité est-elle liée à cette situation ? Autant de question qui taraudent les esprits et demeurent sans réponses.
L’évaluation de l’efficacité et de l’efficience de cet organe dont certains membres semblent être plus de l’exécutif que du législatif. D’autres sont des vidéo-mans et des vendeurs d’illusions noyées dans leurs fantasmagories.
Que dire de la question des engrais ? Ce problème dont la phase de rectification n’arrive pas à rectifiée. Toujours les mêmes problématiques pendant la saison des cultures. Le changement tant chanté par les «forces du changement» n’arrive décidément pas à résoudre cette situation aux conséquences incommensurables sur les agriculteurs en particulier et la population en générale.
Comment réussir cette transition avec de telles batteries de défis et surtout que le Chef du Gouvernement ne facilite pas l’union sacrée.
La clé de voute de la réussite de cette transition n’est autre le Président Colonel Assimi Goita.
Contribution de Amadou COULIBALY
Source : L’Enquêteur