Hormis la confrérie Sunnite, la communauté musulmane a célébré, dans la nuit du samedi à dimanche, le Maouloud ou la naissance du prophète Mohamed. Et comme à leur habitude, les différents guides se sont partagés les différents stades de Bamako et de l’intérieur, selon leur influence sur les fidèles. Le Chérif de Baconi et guide suprême des ançars étaient au stade du 26 Mars et Cheick Oumar Seydou Coulibaly dit Farouk au stade Mamadou Konaté. Quant à la communauté des Soufis, avec à leur tête leur guide suprême, Cheick Soufi Bilal Diallo, elle était au stade Modibo Keïta. Les autres imams se sont partagés divers terrains de la capitale. Les moins influents étaient tout simplement dans leurs mosquées respectives pour prêcher et faire la lecture du Saint Coran. A l’intérieur, le fils du Chérif de Baconi, auto-proclamé le Directeur général du paradis, Cherif Ibrahim Haidara, était à Kenieba, alors que son jeune frère se trouvait dans la capitale des rails pour rappeler à leurs adeptes quelques passages du Coran. Un peu partout, la fête a été l’occasion pour les musulmans de faire des bénédictions pour la stabilité et le retour de paix au Mali.
Comme à son habitude, le guide des ançars a lancé des conseils en guise de cadeaux à l’endroit des plus hautes autorités. « Vous qui êtes au pouvoir, alors que vous ne vous y attendiez pas, n’oubliez pas que c’est un fait de Dieu… sachez que vos sujets sont des êtres humains comme vous. Si vous voulez sortir par la grande porte, soyez droits, honnêtes et respectez les textes », a-t-il lancé. Le guide des ançars a également demandé aux autorités de la transition de ne pas prendre de revanche et de ne pas écouter les mauvais conseillers. Pour Haidara, les plus hautes autorités doivent être ouvertes et disponibles à écouter toutes les couches de la société, sans discrimination, aucune. « Je vous demande d’être musulmans ou de prier, mais prenez soin de la chose publique avec comme seule ambition de sauver la patrie », a-t-il renchéri, tout en demandant la libération des prisonniers détenus sans raison valable. Et pour cause, selon lui, c’est cette pratique qui a poussé des régimes précédents à leur perdition. Je ne suis ni de près ni de loin politique, mais je suis un malien qui a le devoir de veiller sur sa patrie.
Amidou Keita