– Lundi, 52 camerounais volontairement partis de Bata en Guinée Équatoriale ont atterri à l’aéroport international de Douala.
Les autorités équato-guinéennes ont décidé de fermer leurs frontières terrestres, à compter du 31 octobre, et lancé une vaste opération d’expulsions des “étrangers en situation irrégulière”, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon les informations recueillies par l’Agence Anadolu, cette décision intervient en prévision des élections générales du 20 novembre courant.
« Conformément aux directives du gouvernement » de la Guinée Equatoriale, « les forces de sécurité (…) ont lancé depuis le 20 octobre, des vastes opérations de contrôle et d’expulsions des étrangers en situation irrégulière », a annoncé le 26 octobre, dans un communiqué adressé aux Camerounais résidant en Guinée Equatoriale, le consul du Cameroun à Malabo, Toundi Richard.
« Lundi, 52 camerounais volontairement partis de Bata en Guinée Équatoriale ont atterri à l’aéroport international de Douala. Ils ont été accueillis par les autorités de la ville», a indiqué à l’Agence Anadolu, mardi, le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua.
« Nous avons préféré retourner au pays que de vivre le calvaire en Guinée. Depuis quelques jours, les forces de l’ordre traquent les étrangers dans ce pays. Ça a été toujours le cas, même comme cette fois, Malabo nous fait comprendre que c’est à cause des élections prévues le 20 novembre », a expliqué à Timbang Nestor, rapatrié lundi de Malabo.
« Nous avons abandonné tous nos biens personnels là-bas. Je suis venue rien qu’avec mes vêtements. La police, qui nous traque depuis, a confisqué certains de nos biens », a indiqué sous couvert d’anonymat, l’une des camerounaises rapatriées.
Dans la foulée, l’ambassade du Cameroun à Malabo a publié, le vendredi 28 octobre, une liste de la première vague des Camerounais qui ont volontairement accepté de quitter la Guinée Équatoriale pour le Cameroun.
D’après la note de la chancellerie camerounaise à Malabo, Yaoundé a pris des dispositions pour rapatrier des citoyens camerounais de la Guinée Equatoriale.
« Tout en vous réitérant mes encouragements dans ces moments difficiles, je vous exhorte de rester calmes et prudents » et d’avoir foi aux institutions diplomatiques dont l’objectif premier est de protéger et d’encadrer les Camerounais, « malgré un environnement difficile », a souligné le consul camerounais à Malabo.
D’après les médias locaux de la Guinée, Malabo a décidé la semaine dernière de fermer les frontières terrestres à partir du 31 octobre et de les rouvrir après les élections prévues le 20 novembre, afin de garantir que celles-ci se déroulent normalement.
« Afin de garantir le bon déroulement des élections, le ministre de la défense et de la sécurité de l’État a demandé aux forces armées équatoguinéenes d’être extrêmement vigilantes aux frontières terrestres et maritimes et aux barrières », a indiqué, jeudi, le groupe audiovisuel national RTVGE (Radio télévisons de Guinea Ecuatorial).
« Le pays organisera des élections présidentielles, législatives et municipales à la mi-novembre, et cette décision de fermer les frontières, qui seront rouvertes après les confrontations électorales, est prise pour garantir la sécurité de tous les candidats jusqu’au jour du vote », a souligné le média.
Hormis le contexte électoral, les autorités équato-guinéennes expulsent régulièrement des étrangers.
« Entre le 30 octobre 2021 et début décembre 2021, le gouvernement de Guinée équatoriale a lancé une campagne contre les migrant•e•s et mené des raids dans des grandes villes comme Malabo, Bata, Mongomo et Ebibeyin », a indiqué le 29 avril dernier l’ONG Amnesty International.
« Les membres des forces de sécurité ont arrêté dans la rue des personnes qui avaient, d’après eux, des « traits du visage d’origine africaine étrangère » et ont exigé de voir leurs papiers d’identité. Ceux qui n’avaient pas leurs documents sur eux ont été immédiatement arrêtés et placés en détention, souvent sans tenir compte de leur situation au regard de la législation sur l’immigration », a indiqué cette ONG.
Selon Amnesty International et des organisations locales, au total, « plus de 500 personnes – principalement des ressortissants du Cameroun, du Nigéria, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de la République centrafricaine, du Tchad et du Mali – ont été arrêtées dans plusieurs villes du pays. Des dizaines d’entre elles ont affirmé avoir été rouées de coups et maltraitées lors de leur arrestation et de leur détention ».
Source: https://www.aa.com.tr/fr