PRESCRIPTION RATIONNELLE ET LUTTE CONTRE LA FRAUDE: La CANAM engage la réflexion à travers des ateliers

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Afin de sensibiliser et informer les acteurs sur la prescription rationnelle et la lutte contre la fraude et les rappeler les règles d’éthique et de déontologie, la CANAM a organisé le jeudi 17 novembre 2022 au CICB à Bamako en présentiel et dans certaines capitales régionales des ateliers par visioconférence.

La cérémonie d’ouverture de l’atelier de Bamako a été présidée par M. Souleymane Traoré, Conseiller Technique du Ministre de la Santé et du Développement Social. C’était en présence du général de Division Boubacar Dembélé, directeur général de la CANAM et de plusieurs autres personnalités évoluant dans le domaine de la protection sociale.

Ainsi, dans son discours d’ouverture des travaux de cet atelier, M. Souleymane Traoré n’a pas manqué de remercier la Direction Générale de la CANAM et tous les partenaires impliqués pour le choix porté sur ce thème combine important portant sur un usage rationnel des médicaments, mais aussi lutter contre la fraude à l’AMO.

Selon M. Traoré, dans le monde, on estime que plus de 50% des médicaments prescrits, distribués ou vendus, le sont de manière irrationnelle.

Au Mali, dira-t-il, force est de constater que l’usage inapproprié et abusif des médicaments demeure un gaspillage de ressources, ce qui aboutit à un préjudice considérable pour le patient sous forme de résultats médiocres et de réactions négatives aux médicaments. « Cette pratique, à n’en pas douter, occasionne un manque à gagner considérable pour la CANAM », précise-t-il.

Auparavant, le Directeur Général de la CANAM, avait aussi exprimé toute la joie et la satisfaction de l’ensemble du personnel de son organisme de voir si nombreux les participants à la présente rencontre, en présentiel pour certains et en visio-conférence pour d’autres.

« La prescription rationnelle et la lutte contre la fraude, vous pouvez le deviner, préoccupent au plus haut point la CANAM et ses partenaires. Une raison suffisante pour le Comité de Gestion de la CANAM, sur instruction du Conseil d’Administration d’inscrire, en bon ordre, cet atelier dans le programme d’activités » s’est-il exprimé.

C’est pour cela dit-il, «la CANAM, en collaboration avec les Directions techniques du ministère en charge de la Santé, les Conseils des Ordres professionnels de la santé et le syndicat de la santé et des affaires sociales, a tenu à organiser cette rencontre à Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti ».

Pour le premier responsable de la CANAM, le présent atelier qui réunit tous les acteurs impliqués, principalement les prescripteurs, permettra d’une part de rappeler les règles de la prescription rationnelle, de l’éthique et la déontologie et d’informer les prescripteurs sur des cas de fraude, d’autre part.

Aussi, selon les résultats de l’étude actuarielle réalisée en décembre 2014 par la CANAM, le poids des médicaments dans les dépenses du Régime AMO représente 80%. Alors que pour qu’un régime d’assurance maladie soit viable et pérenne, le poids des médicaments dans les remboursements des soins ne devrait pas être au-delà des 50% de l’ensemble des dépenses.

A noter également que selon le directeur général de la CANAM, plusieurs dysfonctionnements ont été constatés dans le cadre de l’offre des prestations en général et la prescription des médicaments et dispositifs médicaux en particulier. Alors que ces pratiques vont à l’encontre des règles en matière de prescription médicale.

« Pêle-mêle, nous notons les médicaments de mêmes principes actifs figurent sur une même ordonnance ; l’usage d’un grand nombre de médicaments sur une ordonnance pour le même patient pour le traitement d’une seule pathologie ; l’usage inapproprié de médicaments avec des posologies inadéquates pour le traitement ; la non-conformité des pratiques de prescription aux directives et protocoles thérapeutiques ; l’auto-prescription fréquente de médicaments par les soignants ; des actes de prescriptions par certains infirmiers non habilités » a-t-il expliqué.

En outre le DG Dembélé expliquera que suite à une évaluation de la CANAM sur les prescriptions, le coût moyen des ordonnances est passé de 3 000 FCFA à 25 000 FCFA dans le cadre de l’AMO.

De nos jours, dit-il, force est de reconnaitre qu’il y a des efforts à faire à ce niveau au vu de nombreuses interpellations et les constats assortis de ces interpellations.

C’est pourquoi, il y a de nos jours un besoin de sensibilisation sur la prescription rationnelle ; de rappel sur l’éthique et la déontologie et un besoin de rappel sur la responsabilité médicale.

Notons enfin avec le DG que pour ce qui est de la fraude à l’AMO, la CANAM a détecté plusieurs cas de fraude consécutifs, entre autres, à l’abus de prescription et à la prescription complaisante.

« Ces typologies de fraudes interpellent fortement les prescripteurs dans le cadre de la responsabilité médicale, de la prescription rationnelle, de l’éthique et la déontologie.

Il nous faut agir de commun accord pour endiguer définitivement ce fléau qui gangrène le régime » a noté le DG de la CANAM.

Dieudonné Tembely

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