Déplacement de la crise sécuritaire du nord au centre et maintenant à Bamako : Que devient le Mali sous IBK ?

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Le ministre de la Sécurité intérieure Salif Traoré, lors de la conférence de presse à Bamako, le 13 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago
Le ministre de la Sécurité intérieure Salif Traoré, lors de la conférence de presse à Bamako, le 13 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Il a fallu qu’il y ait tant de crimes dans la capitale  pour que les autorités en charge de la sécurité se réveillent, en mettant en place des dispositifs. C’est ce qui ressort de la rencontre entre le Ministre et les responsables des forces de l’ordre et de sécurité. Le Général de Division Salif Traoré, réputé être un homme rompu à la tâche et rigoureux, n’est-il pas en train de montrer ses limites au regard de la recrudescence de la violence à Bamako ? Ses nouvelles stratégies permettront-elles de faire reculer dans un bref délai,  l’insécurité dans la capitale et environs ? S’il n’y arrive pas, est-il prêt à faire son maxima-mea-culpa et rendre le tablier ?

Ce que nous savions, c’était la grande insécurité au nord, avec son corollaire d’enlèvements, d’assassinats et de pillages des biens mobiliers et immobiliers. Ce phénomène s’est déplacé au centre  avec  des massacres et un conflit à l’allure communautaro-ethnique entre Peuls et Dogons. L’un des cas les plus récents est la tuerie sans discernement de 37 civils à Koulogo, un village Peul. Mais, depuis janvier 2019, c’est Bamako, la capitale du Mali, qui est devenu l’épicentre de la violence avec plus de quatre assassinats crapuleux, dont les plus illustres sont ceux de l’imam Abdoul Aziz Yattabaré, du richissime commençant Kalilou Coulibaly et du revendeur de téléphones et d’outils informatiques, Oumar Touré. C’est après ces trois cas, qui ont du reste suscité l’indignation et la colère des Bamakois, que les autorités en charge de la sécurité, ont pris à bras le corps la question sécuritaire, ou du moins elles ont renforcé les dispositifs existants.

Le Général de Division, Salif Traoré, et tous les responsables des forces de l’ordre et de sécurité, se sont réunis le lundi 28 janvier 2019,  pour non seulement, s’indigner face à ce qu’ils ont qualifié de crimes crapuleux, mais aussi et surtout, pour envisager des nouvelles mesures pour endiguer ce fléau dans la capitale. Ils se sont, tour à tour, prononcés sur la gravissime situation et ont décidé de changer de fusil d’épaule, pour s’adapter à cette nouvelle donne. Pour le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, cette nouvelle situation exige de lui et de ses hommes une vigilance accrue et une nouvelle méthode : «  les Maliens ont le sentiment qu’il y’a plus d’insécurité. Nous nous sommes demandé  ce que nous devons faire de plus pour la sécurité des Maliens et de leurs biens ».

En somme,  à en juger par les stratégies évoquées dans l’interview, qu’il a accordée à notre confrère du journal « Le Pays », le général Salif Traoré semble, tout de même, confiant et avec lui  tous ses collaborateurs, convaincus qu’ils ont adopté les meilleures stratégies pour  endiguer l’insécurité dans la capitale. Ils  seront appréciés  dans un bref délai en fonction des résultats qu’ils auront engrangés sur le terrain.

Youssouf Sissoko

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