Mise sous fonts baptismaux selon les principes et règles de l’Acte Uniforme de l’OHADA du 15 décembre 2010 relatif au droit des sociétés coopératives, la Société Coopérative Simplifiée des Orpailleurs « Mali Nièta » en abrégé « SCOOPS-OMN » a lancé officiellement ses activités. C’était le jeudi 15 janvier 2025 à travers une journée d’information et de sensibilisation pour une meilleure organisation et un développement harmonieux du secteur de l’orpaillage au Mali.
De nos jours, il est de notoriété publique que le regroupement s’impose aux acteurs économiques pour tenir le coup et sortir de l’informel. Et, pour le secteur de l’orpaillage, le regroupement en coopérative reste la forme admise à travers le monde comme mode d’organisation à même de permettre à ses acteurs de se réunir afin d’atteindre ensemble des objectifs auxquels ils ne peuvent parvenir individuellement. D’où la création, par des acteurs avertis du secteur de l’orpaillage, de la Société Coopérative Simplifiée des Orpailleurs « Mali Nièta » en abrégé « SCOOPS OMN ». Ses acteurs, avec à leur tête M. Aliou Dembélé, sont conscients cependant que le seul fait de mettre en place une coopérative ne saurait être une fin en soi. Il faudrait que ladite coopérative soit préparée et adaptée au contexte global afin qu’elle apporte des réponses appropriées aux préoccupations et défis du secteur. C’est dans ce contexte que la présente formation a été initiée par la SCOOPS OMN pour informer et sensibiliser ses membres et dirigeants sur l’importance de la coopérative pour l’organisation de l’orpaillage et l’épanouissement économique des orpailleurs au Mali.
Ainsi, pour M. Aliou Dembélé, président du Comité de gestion de la SCOOPS OMN, la coopérative repose sur une vision commune des orpailleurs. « Nous avons mis en commun nos savoir-faire ainsi que nos moyens matériels et financiers pour constituer une organisation capable de transformer notre secteur » dit-il.
En outre, le président Dembélé indiquera que les objectifs de la SCOOPS Mali-Nièta sont entre autres d’aider ses membres à accéder aux sites d’orpaillage ; les approvisionner en équipements ; les aider à améliorer les conditions de production, de transformation et d’écoulement de leurs produits. Il s’agit aussi d’améliorer la situation socio-économique des membres ; promouvoir l’esprit coopératif ; améliorer le niveau de formation et de savoir des adhérents dans la gestion de leurs activités ; défendre les intérêts des membres ; lutter contre la pauvreté par l’entraide ; contribuer à l’intégration socio-économique de ses membres et élaborer des projets et recherche de financement pour les activités de ses membres.
M. Bakary Guindo, représentant la Chambre des Mines du Mali n’a pas manqué de saluer cette initiative de la création de la SCOOPS OMN est, selon lui, une réponse concrète à la nécessité de formaliser le secteur de l’orpaillage. Pour lui, cette organisation permettra de comptabiliser avec précision le nombre d’orpailleurs actifs et leurs productions, d’améliorer la transparence et de produire des statistiques fiables. Cela, dit-il, afin de maximiser les retombées économiques pour les collectivités et l’État malien.
Par ailleurs, M. Guindo a indiqué que les données de l’ITIE, Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives, estiment la production annuelle d’or artisanal au Mali à environ 6 tonnes. Cependant, le manque d’organisation du secteur laisse penser que ce chiffre pourrait être bien supérieur. « En organisant les acteurs de la chaîne, cette coopérative pourrait également jouer un rôle plus important dans la lutte contre la pauvreté, tout en augmentant les recettes fiscales pour l’État », a-t-il fait savoir.
En somme, l’orpaillage artisanal, qui représente une part importante à l’économie malienne et un moyen de subsistance pour des milliers de familles, reste confronté aujourd’hui à de nombreux défis. Entre désorganisation, manque à gagner pour les acteurs et absence de statistiques fiables, le secteur souffre d’un déficit d’encadrement qui freine son plein potentiel.
Dieudonné Tembely/L’Evènement