LE PRESIDENT MALICK DIAW A L’OUVERTURE DE LA SESSION D’AVRIL 2025 DU CNT : « Je reste optimiste quant au retour à l’ordre constitutionnel »

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Le Conseil National de Transition, CNT, a procédé le lundi 7 avril 2025 à l’ouverture de sa session d’avril. Devant le Premier ministre, d’autres présidents d’Institutions, des membres du Gouvernement, de plusieurs autres personnalités et, dans un discours historique, le Président du CNT, le général de Corps d’Armée Malick Diaw est revenu sur les différentes activités menées par l’Institution parlementaire lors de la session précédente et dans la période de l’intersession. Il est revenu également sur plusieurs sujets d’actualité.

Tout d’abord, le Président Malick Diaw a tenu à féliciter tout le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye MAIGA pour le choix porté sur sa personne pour diriger le Gouvernement. « Nous vous assurons que le soutien du Conseil national de Transition ne vous fera pas défaut dans l’accomplissement de cette noble et exaltante mission » a-t-il tenu à exprimer.

Ensuite, le président indiquera que l’intersession qui s’achève n’a pas été de tout repos pour les membres du Conseil national de Transition. En effet, dit-il, en plus des ateliers que nous avons organisés, nous avons eu aussi une intense activité diplomatique parlementaire.

Pour lui, la Confédération des Etats du Sahel n’est pas et ne sera jamais isolée, elle regorge d’immenses potentialités agricoles, énergétiques, minières et minéralogiques qui attirent les investisseurs. « Nous sommes fiers de notre « sahelieneté » et des contraintes géographiques. Notre continentalité sera un atout déclencheur de richesses et de progrès. L’AES est une réalité porteuse d’espoir pour les peuples qui la forment. Elle promeut la Renaissance, la Refondation des nations. Les Sahéliens, longtemps exploités et indignés se lèvent enfin les bras levés vers le Soleil, seuls maitres d’un destin hypothéqué par des aléas historiques. Aujourd’hui, l’heure est aux retrouvailles, à la réunion des cœurs et des esprits au sein de l’AES qui est une entité viable qui marquera d’une pierre d’or les annales de l’histoire. Il s’agit d’une mise à jour des logiciels, d’une remise en cause des ordres anciens caducs et erronés » fait-il savoir.

 

Des réformes majeures engagées

En outre le Président Diaw indiquera que l’intersession qui s’achève aura été aussi marquée par l’achèvement de réformes majeures engagées au sein de l’Institution parlementaire. Pour lui, deux textes majeurs renforcent désormais le rendement et la performance de l’Institution et contribueront sans nul doute au renforcement du cadre stratégique de la bonne Gouvernance. Il s’agit du Règlement Administratif et du Règlement Financier. « La relecture de ces deux textes traduit tout l’intérêt que le CNT accorde au cadre organisationnel et fonctionnel de l’Institution Parlementaire. En plus des Règlements Administratif et Financier, le Bureau du Conseil national de Transition, lors de sa réunion du 28 janvier 2025, a donné son quitus pour l’application du Règlement Intérieur du personnel après sa validation par la Direction régionale du Travail. Le Règlement Intérieur du personnel est une première dans l’histoire du parlement malien. Il rentre dans le cadre de la dépolitisation de l’administration telle que prévue par la Constitution et recommandée par les Assises Nationales de la Refondation » note-t-il.

Pour le Président du CNT, ces textes d’une importance capitale, conçus à l’interne, ouvrent des perspectives nouvelles pour le parlement et permettent de doter l’Institution d’outils modernes de gestion efficace et de gouvernance vertueuse. C’est ce qui lui fera dire que la refondation du système parlementaire est en marche et la dépolitisation de l’administration parlementaire est désormais une réalité au Conseil national de Transition. Toute chose qui permettra d’assurer une Gouvernance de rupture et instaurer une gouvernance vertueuse qui se traduit par la modernité du travail parlementaire.

 

39 textes, dont 27 nouveaux dépôts sur la table du CNT

« Nous avons déjà sur notre bureau pour cette session d’Avril 2025, 39 textes, dont 27 nouveaux dépôts, c’est dire que la session que nous commençons aujourd’hui sera riche » a-t-il fait savoir.

Le Président a profité de cette ouverture pour évoquer, dit-il, les sorties malencontreuses de ‘’certains’’ qui se définissent comme leaders politiques. Pour lui, Ils ont peut-être ‘’le courage politique’’ mais manquent visiblement de sagesse politique. Ces fils du Mali, loin de servir leur pays, ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, claniques et partisans.

Aussi, dit-il, l’interprétation erronée des dispositions de la loi n°2024-038 du 27 décembre 2024 portant loi d’habilitation et les sorties inopportunes et opportunistes sur les taxes concernant les services de téléphonie et mobile money prouvent tout le désarroi et le manque d’arguments de certains ‘’mercenaires politiques’’ voulant en découdre, vaille que vaille avec cette Transition et son épine dorsale, le Conseil national de Transition. Qu’ils sachent, poursuit-il, que la refondation du pays est en marche et se fera avec le peuple et non par des manipulations à travers les réseaux sociaux. Pour le Président Diaw, les taxes, loin d’être des mesures coercitives comme le spéculent certains nostalgiques, ont porté déjà leurs fruits. Cette initiative des autorités a permis d’améliorer considérablement la fourniture de l’électricité. Car, dit-il, pour le moment, la priorité de la Transition demeure la sécurisation et la stabilisation de notre Maliba, ainsi que la protection des personnes et de leurs biens.

Par ailleurs, il indiquera que le Conseil national de Transition salue la réaction du Gouvernement face aux drames survenus récemment sur certains sites d’orpaillages ayant occasionné plusieurs pertes en vies humaines. « Puissent les mesures fermes adoptées venir à bout de cette tragédie qui secoue le milieu de l’orpaillage depuis fort longtemps » a-t-il souhaité avant d’affirmer que le gouvernement pourra compter sur le soutien et l’accompagnement du Conseil national de Transition pour l’application des mesures adoptées. « Le Conseil national de Transition salue vivement ces décisions de fermeture des mouroirs miniers qui ont endeuillé les familles d’où son souci de rester rattaché au respect de la vie humaine. L’homme est le capital le plus précieux et il nous revient de préserver son existence. Toute politique doit aller dans le sens de la préservation de l’espèce, tout ce qui peut la compromettre doit être banni, d’où les raisons de la fermeture desdites mines. Il est temps de mettre fin où à défaut de mieux encadrer l’exploitation minière artisanale, pratiquée dans des conditions illégales et dangereuses » note-t-il.

Le président du CNT n’a pas également de saluer la justice Malienne, pour dit-il, le combat qu’elle mène au quotidien contre certaines dérives sur les réseaux sociaux, la délinquance financière, la corruption ainsi que le terrorisme. « Notre justice dans un contexte difficile, s’adapte et joue le rôle qui lui est dévolu, dans le strict respect des dispositions légales et règlementaires » dit-il.

En effet, dans son adresse à la nation du 31 décembre 2024, le Président de la Transition a décrété l’année 2025, « L’année de la Culture » au Mali. Ainsi, pour le Président Diaw, dans nos sociétés traditionnelles, certaines valeurs incarnent des véritables règles de bonne conduite. Ce qui leur confère des vertus inestimables en matière de cohésion et de stabilisation.

« Nous avons aussi pris acte de la sortie des pays de l’AES de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) ! A la suite de cette sortie de notre pays de l’OIF, le Conseil national de Transition a adressé au Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF), sa lettre de retrait de cette organisation » souligne-t-il.

 

Indignation et condamnation de la destruction du drone des FAMa

« Le Conseil national de Transition a suivi avec consternation et indignation à travers les Communiqués du Gouvernement malien et celui du Collège des Chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel, l’implication inacceptable du régime algérien dans la destruction d’un drone de nos forces Armées et de Sécurité, dans la nuit du 31 Mars au 1er Avril 2025, à TinZaoutène, cercle de Abeibara, dans la région de Kidal. Le Conseil national de Transition condamne avec la dernière rigueur cet acte hostile et inamical du régime algérien. Par cet acte la preuve est désormais établie que les autorités algériennes soutiennent et encouragent le terrorisme international. Nous exigeons que les autorités algériennes mettent immédiatement fin aux actions d’ingérence et de déstabilisation, qu’elles respectent les engagements bilatéraux et multilatéraux, et qu’elles se joignent de manière constructive aux efforts régionaux pour la paix et la sécurité » a ajouté le Président du CNT.

Il a ensuite exprimé le soutien du Conseil national de Transition à toutes les décisions du Gouvernement de la République du Mali et celles du Collège des Chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel libellées dans les différents communiqués. Par la suite, le Président du CNT à inviter les populations à la vigilance et à la mobilisation autour des Forces de Défense et de Sécurité des États de l’AES qui restent déterminées à assurer la défense de chaque portion de notre territoire commun, et à garantir la sécurité de tous nos concitoyens.

« Oui, la tâche à laquelle nous sommes confrontés est immense et d’autres choix encore plus exigeants nous attendent. Je reste optimiste quant au retour à l’ordre constitutionnel. Nous nous en sortirons inchallah. Et, sur les cendres du terrorisme, ensemble, nous bâtirons un Mali nouveau, le Malikura, dans un Sahel prospère ou il fera bon vivre » a-t-il laissé entendre.

S’adressant particulièrement aux membres du CNT, le Président Malick Diaw salue tout leur sacrifice consenti au nom du peuple. Ainsi, dit-il, « de son installation à nos jours le Conseil national de Transition a volontairement consenti à l’abandon de certains avantages. Il s’agit entre autres de l’indemnité d’installation ; des cartes téléphoniques ; de la réduction substantielle du budget des Assurances ; du maintien de l’indice salariale à 1200 au lieu de 1350 ; des indemnités de restitution avec la réduction du nombre et de la taille des missions, de la réduction de 30 pour cent de la dotation en carburant. Ces mesures ont permis, souligne-t-il, de réduire les charges du Conseil national de Transition dans le budget d’Etat.

Cependant, affirme le Président du CNT, « toujours dans un souci de recherche d’équilibre entre l’octroi des dits avantages et la soutenabilité des ressources disponibles, dans le cadre d’une restriction des dépenses publiques et compte tenu des difficultés socioéconomiques du pays, je vous demande encore une fois de plus chers membres du Conseil national de Transition de voire dans la mesure du possible comment renoncer à certains avantages, en nous inscrivant davantage dans les actions de réduction du train de vie de l’Etat ».

Dieudonné Tembely/L’Evènement

 

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