Violation du droit à la présomption d’innocence : Le ministre de la sécurité menace

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Le ministre de la Sécurité intérieure Salif Traoré, lors de la conférence de presse à Bamako, le 13 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago
Le ministre de la Sécurité intérieure Salif Traoré, lors de la conférence de presse à Bamako, le 13 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Face à la publication des photos et même vidéos des présumés délinquants sur les réseaux sociaux et même dans la presse, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile rappelle ses agents à des sanctions administratives. Il met en garde aussi les médias qui risquent des poursuites judiciaires.

Pour faire face au banditisme grandissant à Bamako et environs, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a lancé, il y a plus d’une semaine, une opération coup de poing dans la capitale. Plusieurs personnes ont été interpellées. “Plus de 1500″,  selon le général Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection civile.

Si l’opération est saluée par la population de Bamako, elle accorde peu d’importance au droit à la présomption d’innocence pourtant garanti par le Code de procédure pénale.

Sur les réseaux sociaux et dans des journaux, des personnes interpellées sont présentées comme des coupables de délits ou crime avant même le début d’une procédure judiciaire.

Interrogé sur la question le mardi 5 février, le général Salif Traoré a été, on ne peut plus clair.

” Si un de nos agents filme une scène d’interpellation et montre le visage des interpellés, il en court une sanction administrative immédiate”, a menacé le ministre de la Sécurité.

Mais, malgré l’abondance des vidéos et photos des scènes d’interpellation sur les médias sociaux, l’ancien gouverneur de la région de Kayes n’a pas confirmé la sanction d’un seul agent depuis le début de l’opération.

Aux médias classiques, il a rappelé les risques qu’ils s’exposent en publiant la photo des personnes interpellées par les forces de l’ordre et de sécurité et reconnu que des images utilisées dans la presse sont souvent fournies  par les forces de l’ordre.

“Mais,  vous devez beaucoup réfléchir avant de les publier dans vos journaux”, a-t-il conseillé. “Si les présumés coupables, une fois relâchés, veulent poursuivre chacun de vos organes, ils ont le droit aussi de le faire, pour diffamation”, a-t-i insisté.

Maliki Diallo

Source: L’Indicateur du Renouveau

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