FAMAS :A la guerre comme à la guerre

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Depuis les évènements d’Aguelhok de 2012, c’est toujours la série noire pour les Forces armées maliennes. Idem pour les forces étrangères présentes sur notre territoire depuis. Victime des forces du Mal, ce sont des milliers de nos soldats et civils qui sont tombés et qui continuent de tomber sous le poids de narcoterroristes sans que nos forces armées n’engagent réellement la bataille contre ces «fous de dieu». Des plus hautes autorités politiques et militaires aux éléments sur le terrain, en passant par la population, il est temps de se comporter comme à la guerre. Car, trop, c’est trop.  

 

Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Le président IBK vient de réagir en premier responsable d’un Etat en guerre. C’était en marge de la présentation au drapeau des 600 recrues de la cohorte 2018 du SNJ. En effet, après l’attaque terroriste, le 17 mars 2019, contre le camp militaire de la localité de Dioura, faisant une vingtaine de victimes militaires, le Chef suprême des Armées, IBK, s’est dit «très touché».

IBK très remonté

«Oui, se disant, j’ai au cœur, vous le savez, Dioura. Dioura la martyrisée, Dioura la torturée, Dioura l’agressée, Dioura la violentée, Dioura la surprise. Que non, que ne soit plus le cas, que ce ne soit plus le cas, que nous ne soyons plus surpris nulle part. Messieurs les Chefs militaires, je vous y engage instamment, en le nom de la Patrie, nous sommes en guerre, aucune négligence, ne saurait plus être tolérée, en tout cas, je ne la tolérerais pas, pour la vie de nos enfants, pour celle de la Patrie. Chacun doit savoir en quelque lieu où il se trouve que nous sommes sous les regards, qui ne sont pas des regards amicaux, que nos moindres fautes, nos moindres failles seront exploitées, hélas pour nous faire un sort pas toujours le meilleur, le plus funeste. Que cela ne soit plus, c’est nous qui devons apporter dorénavant la peur ailleurs, pas qu’on nous l’apporte à nous. J’espère que mon message est bien compris, ceci est un mot d’ordre aux Forces Armées. Qu’il soit compris dorénavant, très clairement.

Et, cela dit, je voudrais ici, encore une fois savoir gré à tous ces jeunes formateurs, qui jour et nuit sont aux côtés de nos jeunes, de nos enfants pour les former au métier des armes, pour leur inculquer également les rudiments du devoir civique. Le civisme est un devoir, un devoir rigoureux, de présence dans la cité, nuit et jour, pour empêcher qu’elle fut surprise cette cité-là ; c’était le cas avant, ce serait le cas aujourd’hui plus que jamais.

Que chacun se le dise notre pays je le dis encore une fois n’est pas en paix, nous faisons face à une guerre asymétrique, une guerre traîtresse, sans règle établie, il faut que chacun le sache et que nous soyons dans la posture d’une vigilance absolue, accrue, que nul ne vienne plus jamais nous surprendre en train de faire du thé, ou en passivité, ou à un Check point ; cela ne sera pas tolérable, en tout cas cela ne sera pas admis, cela ne sera plus admis, c’est clair. Je pense que, nos jeunes gens, leur vie mérite que nous fassions tout pour la sauvegarder. Nous avons devoir et mission, de qualifier nos Forces Armées, de les équiper, de les former, en retour nous attendons un service impeccable en les temps où nous vivons, en les temps que nous vivons, cela est de requis national obligatoire. Et ce que j’ai dit est dit !» a déclaré IBK.

Malaise

En tous cas, après, ce qu’on peut appeler «le carnage de Dioura», le malaise est grand au sein de la population. Ainsi, ce 21 mars dernier, des femmes de la ville de Nioro empêchaient la délégation du Chef d’état-major de terre de pénétrer dans la ville, venue semble-t-il, présenter des condoléances. Elles se disent, ni convaincues du nombre présumé de morts, ni des circonstances de cette attaque. En effet, cette façon d’exprimer la colère des femmes de Nioro, a été suivie par celles de Ségou, Sévaré et autres localités du pays.

Aussi, le comportement de la hiérarchie militaire est décrié. Car, quelques jours avant cette attaque, le patron du service de renseignements, fêtait avec faste son cinquantième anniversaire. Presqu’au même moment, l’Armée sur le terrain opère dans le noir, sans renseignements sur les mouvements de l’ennemi. Toute chose qui rend la pilule beaucoup plus dure à avaler.

 

Egalement, il est inadmissible que dans un Etat en guerre, que des généraux soient nommés à des postes d’ambassadeurs ou autres ou cloués dans les bureaux climatisés sans pouvoir donner des stratégies aux hommes sur le terrain.

En outre, aux hommes sur le terrain, il est demandé beaucoup de professionnalisme, en ne se laissant pas surprendre chaque fois par les attaques ennemies. Ils doivent souvent oser à lancer des opérations militaires dans les terriers des terroristes qui sont connus dans certaines localités.

En tout cas, les morts Dioura crient vengeance et sanctions. El revient aux plus autorités du pays, à la hiérarchie militaire, surtout le service de renseignement, de se comporter en temps de guerre pour éviter, encore, d’autres Dioura.   

Dieudonné Tembely

Source: L’Evènement

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