Lettre ouverte de l’initiative « Jiriba Koro » au secrétaire générale des Nations-Unies Antonio Guterres : les responsables s’insurgent contre le maintien des troupes étrangères au Mali

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« Le Mali connaît aujourd’hui un génocide. Qui tire profit  de cette barbarie ? Pourquoi   tous ces crimes restent-ils  encore impunis ? ». C’est par ces propos interrogatoires que les responsables  du mouvement ont planté le décor  en protestant contre le maintien des troupes étrangères dans le sol malien. Plus particulièrement les forces françaises et onusiennes qualifiées « d’insoutenables ».

C’était à la faveur d’une conférence de débat tenue le samedi 30 mars dernier à la Pyramide du souvenir.  Le  porte-parole du mouvement Siriki Kouyaté avait à ses côtés Amadou Diancounba, le chroniqueur Mohamed Traoré, Mamadou Barry, tous membres du mouvement.

Les responsables  de l’initiative  « Jiriba koro » trouvent insoutenables le maintien  des troupes  étrangères au Mali  et de fustiger que  la présence des forces françaises et onusiennes sont beaucoup plus terrifiantes que les éléments de l’entreprise terroriste Azawad.   Dans une  lettre ouverte aux Nations-Unies suite au Conseil de sécurité tenue  à Washington le 29 mars dernier,  les initiateurs dudit mouvement ont  accusé la France d’avoir ignoré les trois grands  principes qui conditionnent les relations  entre les Etats notamment,  l’indépendance, l’égalité, et le principe de non-ingérence.     Et  de  rappeler qu’en mars 2011, la France a lancé en Lybie sous les couleurs de l’OTAN,  l’opération militaire  Harmattan  pour soutenir et armer les mouvements terroristes de tout le Moyen-Orient à la solde du Conseil National de Transition dressé contre le régime de Mouammar   Kadhafi   afin de  le reverser voire l’assassiner.  Par ailleurs, les conférenciers du jour, se sont indignés contre  les tragédies faites à Aguelhok, à Nampala, à Ténékou, à Koulongo, à Dioura. Sans oublier  celles du 23 mars dernier,  dont le comble de l’horreur a été atteint avec le massacre de plus de cent soixante habitants du village d’Ogossagou. « Nous n’avons pas encore fini d’enterrer les enfants, les femmes enceintes, les personnes en âge  avancé qui ont été victimes de ces massacres abominables devant les 14 000 hommes des casques bleus, les éléments de l’opération  « Barkhane » et du G5 Sahel, indiquent-ils. En outre, ils  ont indiqué  que l’accord d’Alger a servi une base légale à des organisations d’extrême violence dont les agissements fragilisent de jour en jour l’Etat malien qui, nous semble-t-il, perd tout   pouvoir régalien.  Et de laisser entendre que le projet du  DDR est la quintessence da la formation des groupes armés qui, pour finir, se sont lancés  selon eux, à des convoitises de profits ou de territoires.   Pour ce qui concerne des difficultés liées à  l’application de l’Accord, les responsables de « Jiriba Koro » ont  souligné un certain nombre de blocages issu du rapport de  l’Observateur Indépendant « le Center Carter » sur lesquels, ils ont bien voulu insisté.  Il s’agit du  manque de discipline et un éventuel soupçon de banditisme  au sein des bataillons du MOC,  la crainte de retards dommageables dans l’exécution du DDR général et l’absence de position claire sur la question des opérations de cantonnement, entre autres.     De loin, les conférenciers    ont invité les autorités à revoir les arrières plans  de la présence des troupes étrangères dans le sol malien y compris des négociations  qui sont en cours avant que  la situation ne l’exige elle-même, martèlent-ils.  Avant d’inviter le  secrétaire général des Nation-Unies,  Antonio Guterres  à prendre à bras le corps   leurs préoccupations pour que notre pays puisse être indépendant dans ses actions.

Yacouba COULIBALY

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