Edito: Une instabilité qui crée une autre

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Le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a reçu presque toutes les couches et les com­posantes de la société malienne  dans le cadre  de la décrispation du climat politique délétère. Lors de la rencontre avec les leaders religieux, un aspect n’a pas échappé à la vigilance de l’ensemble des Maliens .sa phrase « Kuma Njèna » (Bien parlé) qu’il a prononcée après l’allocution de l’imam Mahmoud Dicko. Or, dans son discours, Dicko n’a pourtant rien dit de ce qui peut prévaloir à cette réaction du Président IBK. Pour rappel, l’imam Dicko a simplement dit qu’il ne sait pas pourquoi  il a été invité et qu’en conséquence, il ne saurait pas quoi dire si le Président ne dit rien d’abord. Est-ce que réellement « Kuma Njèna » doit être la réaction du Président IBK?

Qu’est-ce qui arrive au Président pour qu’il soit aussi imprévisible ? Est-il capable de diriger encore ce pays? Cela expliquerait-il tous les maux de ce pays dont le gou­vernement n’a pas de solution ?

De toute façon, nous avons un Président spectateur des crises. Il est Charlie, mais Ogossagou n’est pas très important. Il pleure Ghislaine Du pond et Claude Verlan, mais jamais nos soldats tombés à Dioura. Pourquoi mç1l­ gré toutes ces incohérences, les Maliens n’arrivent-ils pas à comprendre l’état de l’homme qui représente la première institution du pays ? Pourquoi IBK a-t-il mis tout ce temps à s’impliquer dans la gestion de ces crises que le Mali traverse?

Il est évident que le Président de la République est  atteint d’habitus: il est vieux et malade. Ceux qui l’entourent aussi sont comme des épines et la plupart ne voient que l’après-lBK . Comment le pays pourra-t-il s’en sortir? On le sait, l’imam Dicko et M’Bouillé Haïdara ont sérieuse­ment inquiété le régime ces derniers temps, car le Prési­dent IBK n’a pas respecté les engagements pris vis-à-vis de ces derniers lors de la campagne électorale de 2013, selon certaines indiscrétions. Mais IBK n’a-t-il pas déjà trahi tout le monde? S’il n’est pas capable de diriger, son entourage ne tiendra jamais compte des promesses qui le lient aux partenaires stratégiques qui sont actuellement sur les nerfs. Je pense vraiment que « Kuma Manjè ».

Je me demande s’il est possible d’être Président de la République du Mali et laisser les crises perdurer sans réagir parce que les membres du gouvernement s’en chargent. Ce comportement n’est-il pas causé par l’insta­bilité qui crée une crise de frénésie chez le Président ? Un Président instable ne crée-t-il pas une autre instabilité dans le pays?

En tout cas, le Centre brûle toujours ; la grève des enseignants, des administrateurs des structures des collectivités, des DFM, etc. ; continue toujours et la révision constitutionnelle tant voulue par le régime reste toujours sujet à  contestation.  Comment  le Président  pourra-t-il sortir le pays de toutes ces crises s’il ne tient pas bon ? Les Maliens sont fatigués des transferts de problèmes aux Présidents futurs. IBK doit s’assumer très rapidement ou les conséquences seront très déplaisantes comme en Algérie ou encore au Soudan.

Alfousseini TOGO.

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