Il avait cru être à l’abri du moindre ennui, mais il devrait comprendre que sa fonction ne lui permet guère. Accepter tout le monde, ou presque, autour de la mangeoire publique, cela peut être une garantie de sécurité, de tranquillité. Mais guère d’insouciance. L’infortuné cousin vient de l’apprendre à ses dépens.
J’aurais mieux fait de me taire là-dessus, parce que situation affligeante, mais l’indolence et surtout l’inaction de mon cousin mettent en mille morceaux mon cœur. Face aux massacres de citoyens maliens, il s’envase dans une tirade littéraire. S’il ne déterre pas des expressions employées par de GRANDS HOMMES de l’histoire de l’humanité.
Morceau choisi : «J’ai au cœur, vous le savez, Dioura, Dioura la martyrisée, Dioura la torturée, Dioura l’agressée, Dioura la violentée, Dioura la surprise…». Ne lui en demandez pas plus. Sinon, il va pleurer comme une madeleine.
Sans rentrer dans un calcul fastidieux visant à dénombrer les massacres de civils au centre du pays, en réaction, qu’a-t-il fait ou demandé de faire, mon cousin ? Rien ! Ou peut-être : dissoudre une milice armée. Une aberration.
Vous le saviez, peut-être, mon cousin s’est attribué toute la réussite du Mali, Mali le martyrisé, Mali le torturé, Mali l’agressé, Mali le violenté, Mali le malheureux. Mon cousin, notre infortune !
Issiaka SISSOKO