À entendre mon cousin apprécier le bond qualitatif de la République populaire de Chine, lors de la cérémonie de réouverture du Centre international de Bamako, on reste admiratif devant le discours mais inquiet. Parce que celui qui le dit ne semble pas réaliser le bond régressif qu’il a fait subir à notre pays depuis bientôt six ans. La vision futuriste des dirigeants de ce pays semble émerveiller mon cousin. Lequel en est complètement dépourvu pour son pays.
Morceau choisi de son discours : «…ce grand bond qui a propulsé la Chine dans le monde moderne sur tous les plans, les autoroutes, les chemins de fer, les villes nouvelles, les perspectives de développement planifiées avec précision de Beijing, dans 10 ans, Beijing, dans 20 ans et Beijing dans 30 ans ; les besoins qui seront nouveaux en terme d’urbanisation, en terme d’assainissement, en terme de circulation, telle est la Chine moderne ! Tout a été pensé pour le futur. Et cette Chine moderne mondiale, fabuleuse, est amie avec notre pays.»
Quelle seule autoroute a-t-il fait construire dans la capitale malienne ? Quelle politique d’urbanisation, d’assainissement a-t-il mise en place pour la ville de Bamako ? Rien. Autant le dire, sans ambages, mon cousin a été élu président pour se la couler douce.
À ta place, cousin d’amour, je serais vraiment, mais vraiment, gêné de prononcer ces mots. De quoi seras-tu fier à la fin de ton mandat ? Que laisseras-tu à la postérité ? Toi qui es même incapable d’élargir quelques voies urbaines de la ville de Bamako.
Un autre morceau choisi : «C’est pourquoi, je suis là aujourd’hui à fêter, avec vous, outre la réouverture de ce véritable joyau qu’est le CICB, mais avec vous également, le nouvel an, la nouvelle année de grâce 2019. Et je fais beaucoup de bonheur en découvrant cet espace qui vous nous offrez désormais, qui nous permettra la tête haute d’accueillir quelle que rencontre que ce soit au niveau mondial».
Et de rester avec beaucoup de bonheur et la tête haute, et sans pudeur, un éternel quémandeur et complexé devant le bond qualitatif que des dirigeants sérieux impriment à leur pays, ai-je envie d’ajouter.
Issiaka SISSOKO