À la situation actuelle du Mali, sied bien la métaphore de la jarre trouée. Et pour mieux comprendre, exprimons-la ainsi : «Si tous les enfants du pays venaient, par leurs mains assemblées, boucher les trous de la jarre percée, le pays sera sauvé».
Le Mali vit des moments sombres de son existence. C’est un fait. Et depuis cette satanée année -2012- et les années suivantes, jusqu’à nos jours, ne valent guère mieux.
Dans une telle situation, plus qu’en temps normal, quantité de sujets fâchent et opposent les uns aux autres ; les contradictions fleurissent ou prospèrent au point de faire oublier l’essentiel. Mais il est un temps pour s’arrêter et méditer sur l’incertitude de l’avenir du pays.
Nous en sommes là, aujourd’hui, au Mali, que rien de plus que l’avenir de ce pays devrait obliger ses fils à taire leurs contradictions. C’est une évidence. Pour ce faire, chacun devrait lâcher du lest. Et oui, «si tous les enfants du pays venaient, par leurs mains assemblées, boucher les trous de la jarre percée, le pays sera sauvé».
Alors, à quoi bon s’écharper sur des questions secondaires en en oubliant celles existentielles ? À quoi bon, s’égosiller sur le nombre de morts enregistrés à Boulkessi -ces morts qui sont des frères, des amis, des parents ou des fils de Maliens ? À quoi bon, fragiliser davantage la santé chancelante de ce grand malade ?
L’existence du Mali est menacée et sa déconfiture ne profiterait à personne. Est-ce alors opportun d’en rajouter à la crise par des postures qui ne manqueront pas de l’achever ?
Aujourd’hui, plus que jamais, les braves soldats engagés sur les différents théâtres d’opérations, pour lutter contre le terrorisme dans le centre et le nord du pays, ont besoin de l’union sacrée des Maliens. Pendant qu’il est encore temps, que les secondes et les minutes s’étiolent inexorablement vers le chaos, on peut encore se ressaisir.
«Si tous les enfants du pays venaient, par leurs mains assemblées, boucher les trous de la jarre percée, le pays sera sauvé». Parbleu !
Bourama Kéita
Source : Nouvelle Libération