Qui peut mieux décortiquer cette forfaiture d’IBK mieux que Tiékorobani et Abdoulaye Guindo du journalle « Procès-Verbal » sur les 15 exigences inadmissibles des rebelles acceptées par le Mali mais inapplicables en réalité voici les 15 points concernés :
L’Accord du 15 mai est reconnu « fondamentalement insuffisant » au regard des « revendications du peuple de l’Azawad ». En clair, ce que le Mali a signé le 15 mai 2015 n’engage que lui: les rebelles, eux, ne reconnaissent que les nouvelles clauses approuvées par l’Avenant du 20 juin 2015.
L’Azawad est reconnu comme « entité politique, juridique et territoriale ». Cette disposition fait passer l’Azawad au statut de mini-Etat fédéré ou, à tout le moins, pour un territoire autonome. Ce n’est plus, ce que le gouvernement veut faire croire, un simple terroir socio-culturel comparable au Banimonotié, au Ganadougou, au Kharta, au Khasso ou encore au Kénédougou.
Le Mali s’engage « à reconnaître et à réparer les crimes qu’ils ont commis depuis 1963 dans l’Azawad ». Bien entendu, aucune réparation ne sera réclamée aux rebelles séparatistes et terroristes azawadiens qui ont allègrement pillé, violé et amputé les pauvres citoyens maliens du nord depuis 1963!
La CMA est appelée à « demeurer dans sa mission primordiale de défense et de lutte pour les aspirations du peuple de l’Azawad ». En clair, la CMA est reconnue comme une armée légitime au service de l’Azawad dont on sait qu’elle aspire à l’indépendance !
Il est décidé la « création d’une assemblée régionale regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni dont les prérogatives relèvent des domaines spécifiques de l’Azawad»: cette disposition regroupe tout le nord (deux tiers du Mali) pour le soumettre à l’autorité légale des groupes armés qui, du fait de leur supériorité militaire, ne manqueront pas de contrôler l’« assemblée régionale » prévue !
Le Mali accepte de « surseoir à l’organisation de toute élection jusqu’au retour des réfugiés et jusqu’à la mise en œuvre du nouveau découpage » territorial. On comprend maintenant pourquoi les rebelles s’opposent à la tenue des élections dans le nord, y compris les régionales prévues pour le 17 décembre 2017!
Le Mali accepte de « prévoir et déterminer le quota qui sera affecté à l’Azawad pour les départements de souveraineté, les grands services de l’Etat, les représentations diplomatiques et les organisations internationales ». Vous l’aurez noté : les rebelles de l’Azawad ne se contentent pas de garder le nord sous leur coupe exclusive ; ils auront aussi un « quota » d’ambassadeurs, de consuls et de ministres. Et pas n’importe quels ministres : des ministres de « souveraineté » comme ceux de la Défense, de la Justice, des Affaires Etrangères ou de l’Administration Territoriale. Il ne faut donc plus exclure de voir un jour Algabass Ag Intallah nommé ministre de la Justice ou de la Défense du Mali!
« Les forces de défense et de sécurité à l’intérieur de l’Azawad seront composées à 80% de ressortissants de l’Azawad ainsi qu’au niveau des postes de commandement ». Cette disposition consacre la mainmise militaire de la CMA sur tout le nord. Avec 80% des soldats et chefs militaires, quel gouverneur élu pourrait-il leur tenir tête ?
Comment parler d’« armée malienne » quand le Mali ne détient que 20% des effectifs et des commandants militaires déployés au nord?
« Pendant la période intérimaire, mettre en place des unités spéciales mixtes comprenant 80% de ressortissants de l’Azawad ». Cela signifie qu’en attendant la mise en place effective de l’armée hégémonique azawadienne, des unités militaires mixtes feront la loi au nord, composées de 80% de rebelles. Vous voyez maintenant pourquoi, malgré la propagande officielle, les patrouilles mixtes n’ont jamais pu fonctionner!
« Les zones de défense et de sécurité seront sous le commandement d’un ressortissant de l’Azawad ». C’est-à-dire que l’autorité militaire suprême du nord sera exercée par un officier issu des groupes armés rebelles!
« La CMA définit elle-même la liste des combattants et détermine leur grade » dans le cadre de leur intégration dans « l’armée nationale reconstituée ». En clair, si la CMA veut ériger un berger touareg ou arabe au rang de général ou de colonel, elle n’aura qu’à le dire!
« Considérer la création et l’utilisation de milices comme un acte criminel ». Sous ce chapitre, la CMA engage le Mali à livrer la guerre à tous les groupes d’autodéfense pro-Mali, en particulier le GATIA, le Ganda Koy et autres Ganda Izo.
« Le mécanisme opérationnel de coordination (MOC) sera présidé par la MINUSMA et coprésidé par les deux parties » (Mali et CMA). Par conséquent, la CMA et le Mali font jeu égal !
« Affectation d’un fonds spécial pour l’Azawad sur le budget de l’Etat à hauteur de 40% sur une période de 20 ans en vue de résorber un retard de plus de 50 ans ». Ainsi donc, l’Azawad (1. 293. 000 habitants, soit 9% de la population nationale) raflera 40% du budget national pendant 20 ans ! A ce rythme, nous autres du sud (13, 2 millions d’habitants) finirons bien par brouter de l’herbe ! La CMA gagne, en définitive, le beurre, l’argent du beurre, l’argent du cuire, la vache et la laitière!
« Exploitation des ressources minières et énergétiques de l’Azawad soumise à l’autorisation préalable de l’Assemblée inter-régionale, après avis de l’Assemblée régionale.
Un quota de 20% de la production sera affecté à l’Azawad avec priorité à la région concernée ». C’est entendu : sans l’autorisation des rebelles, aucune ressource du nord ne peut être exploitée. Et s’ils donnent leur autorisation, le Mali devra reverser à la « région concernée »20% des ressources exploitées. Alors, de quoi le budget national se nourrira-t-il ?
C’est le cas depuis la signature de l’accord dit d’Alger, à la suite duquel le drapeau du Mali n’a jamais été monté dans les services à Kidal, au contraire, on le brûle au su et au vu de tous les responsables politiques du Mali et de la Communauté Internationale sans aucune réaction.
Egalement le soit disant indépendance de Kidal est fêtée chaque année le 6 avril depuis 2012, défiant toutes autorités maliennes sur la zone. Les soldats maliens sont interdits depuis le 21 mai 2014 de mettre pieds à Kidal.
Le Président IBK et son premier Ministre , pour se rendre à Kidal, doivent demander l’autorisation à la France et à la CMA, avec en sus des centaines de millions de F CFA à l’appui. Ils sont sécurisés pendant leurs séjours par les combattants de la CMA.
Où est donc la sincérité qui a fait la réputation des responsables politiques maliens par rapport aux intérêts de la République face aux agissements de la Communauté Internationale et de la France ?
La gouvernance d’IBK, n’a jamais été un répondant.Elle se laisse trimbaler par la France les Nations-Unies, la CMA à chaque étape de la mise en œuvre de l’Accord. Que dire de la CMA qui manque de sincérité sur toute la ligne.
C’était le cas lors de la signature de l’Accord du 15 Mai à Bamako, c’était le cas tout récemment lors du Forum de Kidal, que l’Etat a financé à 100% à coût de 400 voire 500 millions FCFA pour se voire ensuite mis à l’index.
Où est donc le sérieux de la gouvernance de nos hauts responsables de l’Etats ?
A notre grande surprise IBK et son haut représentant ModiboKeïta aux négociations d‘Alger, tous des Mandé mansas n’ont pas tenu compte de certaines réalités du Mali 783 ans après la constitution de l’Empire du Mali qui s’étendait de Tademekka El Souk à l’océan atlantique jusqu’aux confins du Nigéria par leur ascendant, Mari Djata fils de SogolonDjata. Leur célèbre ascendant a pu gérer tout cet espace politico-géographique d’une manière habile, quant à eux, ils ne sont pas parvenus à gérer un bout de terre de ce grand espace c’est-à-dire le Mali. Le peuple malien se pose la question suivante : Qu’est-ce qui ne va pas réellement dans le comportement de ces deux Keïta ?
En somme, les clauses de l’Accord sont si graves qu’on s’est gardé de les écrire noir sur blanc. On a plutôt tenté de les masquer en écrivant qu’elles seront « prises en compte dans le cadre de l’application ». Une manière de tenter une application en catimini. Or, lesdites clauses sont trop nombreuses et trop lourdes pour passer inaperçues. Elles donnent un alibi permanent à la CMA pour ne pas déposer les armes. Malheureusement, le Mali n’a pas assez de force pour la renégociation !
Seydou DIARRA
Source: Le Carrefour