Accord de paix au Mali : Comment accélérer sa mise en œuvre ?

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Assarid Ag Imbarcaouane
Assarid Ag Imbarcaouane

Le Centre international de conférence de Bamako (CICB) a abrité, le mardi 13 juillet 2021, la cérémonie d’ouverture des Journées d’information à l’attention des membres du Conseil national de transition (CNT) sur la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger.

Les journées d’information initiées par le CNT et la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali) visent à favoriser l’appropriation de l’Accord pour la paix et la réconciliation par les membres du CNT et à contribuer à lever les obstacles liés à sa mise en œuvre. A travers cette rencontre de trois jours, les acteurs entendent accélérer la mise en œuvre de l’accord pour l’épanouissement de la population malienne.

La cérémonie d’ouverture de la rencontre était présidée par le vice-président du CNT, Assarid Ag Imbarcaouane, en présence de la représentante de la MINUSMA, Joanne ADAMSON, des membres des mouvements armés et d’autres personnalités. Selon le président de la Commission des Lois Constitutionnelles, de la Législation, de la Justice, des Droits de l’Homme et des Institutions de la République, Souleymane Dé, le Mali est un Etat en crise depuis l’indépendance. « Quatre ruptures de la légalité instaurant un climat d’instabilité institutionnelle, trois Accords de paix pour endiguer la crise sécuritaire née des rébellions : L’accord de Tamanrasset avec le MPA en janvier 1991 ; L’accord d’Alger de 2006 ; l’accord issu du processus d’Alger de 2015 ou Accord de Bamako que beaucoup, par méconnaissance, appellent accord d’Alger. La mise en œuvre de chacun des accords a pesé sur notre architecture institutionnelle sur notre gouvernance », a-t-il dit.

Pour lui, la situation sécuritaire du pays et les débuts de contestations de plus en plus grandissants de la présence des forces armées étrangères au Mali, exige la vulgarisation de l’accord pour la paix de Bamako, la levée des obstacles à sa mise en œuvre.

A sa suite, la représentante de la MINUSMA, Joanne ADAMSON a fait savoir que le dernier rapport du Secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali dresse un bilan mitigé de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. A ses dires, les progrès lents observés durant cette période dans le processus de paix en sont les principales causes. « Depuis le début de la transition, nous assistons de nouveau à une dynamique qui redonne de l’espoir.

Le centre du Mali connaît également une recrudescence de la violence orchestrée à la fois par des groupes terroristes et par des bandes armées qui, défiant l’autorité de l’État, procèdent au grand banditisme, aux assassinats ciblés et aux règlements de compte. La faiblesse de la présence de l’État ou parfois son inexistence; fait de certaines parties du centre du Mali un terrain fertile à cette forme d’insécurité.

Le Plan de Sécurisation Intégrée des Régions du Centre proposé par le Gouvernement comme l’une des solutions à la situation dans le Centre, n’a pas encore porté tous ses fruits. Cependant, il nous enseigne que seule une approche multidimensionnelle peut prendre en charge la multiplicité des causes profondes de l’insécurité dans le Centre », a-t-elle dit. Joanne ADAMSON a promis que la MINUSMA continuera à renforcer son appui aux forces armées maliennes et à soutenir la mise en œuvre des réformes envisagées dans le secteur de la défense et de la sécurité, afin d’accompagner le Gouvernement dans ses efforts de rétablissement de son autorité sur l’ensemble du territoire.

Enfin, elle dira que rôle du CNT est essentiel pour la poursuite de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix. Aux dires du vice-président du CNT, Assarid Ag Imbarcaouane, l’objectif ultime de l’Accord est de recoudre le tissu social malien. A cet effet, dit-il, chacun doit veiller à sa mise en oeuvre efficace et efficiente. « En ces moments singuliers de la vie de notre nation, marqués notamment par la persistance des actes terroristes, la quête de la cohésion sociale et d’un climat sociopolitique apaisé ainsi que notre volonté manifeste d’aller à la refondation de l’Etat.

Le CNT demeure plus que jamais déterminé à s’acquitter, avec lucidité, de toutes ses obligations visant à conforter le processus de mise en œuvre de l’Accord », a conclu Assarid Ag Imbarcaouane. Appuyés par des experts, les membres du CNT vont échanger sur plusieurs thématiques, notamment les questions de défense, de sécurité, de développement et de justice, durant 3 jours.

Aguibou Sogodogo

Source : Le Républicain

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