Actualité politique : L’adhésion de Boubou Cissé à l’URD contestée

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Boubou Cissé
Boubou Cissé

A peine le dernier premier ministre du régime d’IBK, Boubou Cissé, a déposé ses valises de militant dans l’Union pour la République et la Démocratie, son adhésion est contestée par des jeunes qui ont adressé, hier jeudi, une déclaration au 1er vice-président de l’URD pour demander son exclusion.

 En adhérant il y a quelques jours au parti de feu Soumaïla Cissé, à travers la section de Djenné, où il est élu comme le secrétaire aux questions économiques, l’ancien premier savait qu’il allait être interpeller tôt ou tard par ses détracteurs sur les décisions politiques qu’il a prises pendant ces sept dernières années. Ceux-ci viennent de passer à l’offensive. Hier jeudi, à la surprise générale du président par intérim de l’URD, un groupuscule de jeunes se sont présentés devant le siège du parti, pancartes dans les mains avec des slogans hostiles à l’arrivée de  cet économiste formé en France et passé par la Banque mondiale.

Alors que l’adhésion de Mamadou Igor Diarra, Hamed Sow a été applaudi à l’unanimité par le parti,  celui de Boubou Cissé est vu comme un affront pour certains qui protestaient il y a un an contre le gouvernement qu’il dirigeait. « Boubou Cisse est membre du gouvernement qui a truqué les élections en 2018 »,   lancent les contestataires dans une déclaration adressée au Pr. Salikou Sanogo, en rappelant le mauvais souvenir des violentes répressions  des 10, 11 et 12  juillet 2020 dont ils pointent la responsabilité de Boubou Cissé, chef du gouvernement au moment des faits.  « Une dizaine de nos camarades membres du M5RFP ont trouvé la mort  à cause du gouvernement déchu dont Boubou Cisse était seul et unique Chef du Gouvernement », ont –ils rappelé.  Ils arguent que  « sa responsabilité morale, politique voire pénale est engagée » dont les militants du parti de la poignée de mains victime de cette répression hier, ne peuvent  endosser  cette responsabilité aujourd’hui  en qualifiant son adhésion «  incestueuse ».

«  Suspendre le  processus d’adhésion de Boubou Cissé »

Les contestataires  ont eu des mots durs dans cette déclaration  en  dénonçant sa gestion de  la grève des enseignants  l’année dernière, son héritage politique durant les 7 ans du  régime d’IBK et son entêtement à organiser des élections législatives de 2020 sans  assurer la sécurité du défunt Président , Soumaila Cissé, qui, d’ailleurs, a été enlevé , détenu en otage dans le grand Sahara pendant 6 mois. Outre ces récriminations,  les  détracteurs de  Boubou Cissé lui reprochent d’avoir occupé concomitamment le poste de PM et de Ministre des Finances. S’y ajoute  à la chute de la production cotonnière dont certaines décisions prises par son gouvernement auraient  contribué au boycott de la culture du coton  par les producteurs.  Toujours les contestataires  reprochent au nouvel adhérant de Djenne d’avoir des  intentions claires, celles, selon eux,  de briguer la candidature du parti en préparant une campagne d’achat des consciences et des votes des honnêtes dirigeants. « Ce plan est perceptible par le commun des mortels », fulminent-ils.

De quoi insister  ceux-ci à exiger aux dirigeants du parti  une session extraordinaire  pour décider sans délais de la mise en place d’une commission d’enquête indépendante  afin de  situer les responsabilités des acteurs qui , selon eux, sont derrière ce macabre plan clandestin destiné à tuer l’URD. Ils concluent  en demandant au parti de statuer  sur ce qu’ils appellent une entreprise macabre contre l’URD tout en prononçant  la suspension du  processus d’adhésion de Boubou Cissé initié par la section de Djenne et  son exclusion du parti.

 La guerre des clans

Abderrahmane Diarra, le président de la jeunesse de l’URD, le seul cadre du parti à réagir à cette manifestation, estime que « ces jeunes sont malheureusement instrumentalisés par certains cadres de l’URD pour semer la division au sein de notre parti que nous avons construit avec nos efforts depuis 2003 ». Il met en garde « ces agitateurs et leurs manipulateurs » en indiquant qu’ils vont  réagir pour éclairer l’opinion sur les insanités qu’ils brandissent sur du faux depuis un certain temps.

Ce jeune qui a récemment organisé plusieurs voyages à l’intérieur du pays au compte du parti est soupçonné d’avoir bénéficié du soutien financier du clan de Boubou Cissé.  Parmi-ceux-ci le nom de l’oncle de l’ancien premier ministre, Sékou Abdoul Kadri Cissé, réputé d’être un bras financier de l’URD, Goignon Coulibaly, ancien député de Kati et fortement pressenti pour prendre la présidence du parti,  le vice-président Racine Thiam. En face d’eux, il  y a une tendance dirigée par Me Demba Traoré, chargé de communication du parti et proche du défunt Soumaïla Cissé.  Ce clan bien qu’il est resté fidèle  à l’URD pendant toutes ces années à l’opposition ne dispose pas de suffisamment de moyens comme les soutiens à l’adhésion de Boubou Cissé. Ce qui annonce des belles empoignades  dans les prochains jours  lors de la désignation du porte-étendard de l’URD à la présidentielle de 2022.

Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb.net

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