Le 10 avril 2020, au Journal Télévisé de 20 heures sur l’ORTM, le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita s’est adressé pour la troisième fois depuis que la pandémie du Covid-19 sévit dans le monde entier, y compris le Mali. Au cours de cette adresse à la nation, plusieurs mesures présidentielles ont été prises afin dit-il de soulager la souffrance du peuple malien après les premières mesures de confinement et de restriction des activités ainsi que des libertés qui ont été prises et qui ont fait couler beaucoup d’encre.
Le Président IBK se rachète-t-il ?
Après les premières mesures de confinement et de restriction des activités et des libertés collectives et individuelles, prises par le Président IBK en commun accord avec le gouvernement, presque tous les secteurs de la vie économique, sociale, culturelle et même religieuse, ont commencé à en pâtir.
L’exaspération du peuple devenait de plus en plus grande, après l’appel à contribution des Maliens pour la lutte contre Coronavirus, lancé par le Premier Ministre Boubou Cissé, sanctionné par l’ouverture d’un compte bancaire à la BMS SA, des voix se sont élevées pour critiquer et dénoncer avec force cette mesure.
Comparé aux autres Etats et même de la Sous-région, qui ont pris des mesures salvatrices et salutaires pour soutenir et accompagner leur peuple en cette période difficile de restriction des activités, par la suppression de beaucoup de taxes, la prise en charge par l’Etat des besoins vitaux (eau, électricité, denrées de première nécessité…) sur une certaine période, le Mali par contre s’est brillé, par un appel à contribution financière par le peuple pour combattre le COVID19. Quel paradoxe ?
Beaucoup de nos concitoyens ont qualifiés cette mesure d’absurde et de paradoxale. Certains ont même commencé à demander des comptes pour 6 milliards annoncés précédemment par le Chef de l’Etat lui-même, destinés semble-t-il, à combattre le COVID19.
Et contre toute attente, le Président IBK, en bon père de famille, s’est montré cette fois-ci conciliant et s’est racheté, en annonçant des mesures fortes pour répondre et combler l’attente de son peuple qui vit pour la plupart au quotidien.
« Ces mesures présidentielles que nous avions extirpées de son discours font un total d’au moins vingt-trois (23), semblent aller au-delà des attentes de la population », nous confie un proche.
« Depuis l’annonce de ces mesures, la tension de la population semble baissée d’un cran », poursuit notre interlocuteur.
Mais, attendons de voir l’entrée en vigueur de ces mesures présidentielles et leurs impacts sur la population, pour mieux les apprécier. Car la crise de confiance entre dirigeants et dirigés a fait que, le peuple ne croit plus aux promesses des dirigeants. La culture du « Saint Thomas » devient monnaie courante dans la cité.
Pépin Narcisse LOTI
Source : Mali Demain