Afghanistan : Joe Biden confirme le retrait des Américains au 31 août malgré la pression de l’UE

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e président américain Joe Biden s’exprime sur le retrait des troupes américaines en Afghanistan, le 8 juillet 2021 à Washington. Crédits : REUTERS/Evelyn Hockstein. REUTERSLe président américain Joe Biden s’exprime sur le retrait des troupes américaines en Afghanistan, le 8 juillet 2021 à Washington. Crédits : REUTERS/Evelyn Hockstein.
e président américain Joe Biden s’exprime sur le retrait des troupes américaines en Afghanistan, le 8 juillet 2021 à Washington. Crédits : REUTERS/Evelyn Hockstein. REUTERSLe président américain Joe Biden s’exprime sur le retrait des troupes américaines en Afghanistan, le 8 juillet 2021 à Washington. Crédits : REUTERS/Evelyn Hockstein.

Le président américain a confirmé, mardi, lors d’un sommet du G7, la date butoir du 31 août pour terminer la “mission” de l’armée américaine en Afghanistan, en dépit de la pression de ses alliés européens. Le retrait des troupes se fera à condition que le régime des Taliban n’entrave pas l’évacuation de Kaboul.

Confronté à un ultimatum des Taliban, Joe Biden a confirmé, mardi 24 août, la date butoir du 31 août pour terminer la “mission” de l’armée américaine en Afghanistan, à condition que le nouveau régime afghan n’entrave pas l’évacuation de ceux qui veulent fuir Kaboul.

Lors d’un sommet virtuel avec ses homologues du G7, le président des États-Unis a donc opposé une fin de non-recevoir aux alliés de Washington qui plaidaient avec insistance pour une prolongation de la présence militaire américaine, afin de laisser plus de temps aux exfiltrations d’Afghans jugés à risque dans leur propre pays depuis la prise du pouvoir par les Taliban.

“Nous sommes actuellement sur la voie de terminer d’ici le 31 août” la “mission” visant à “évacuer les gens aussi efficacement et sûrement que possible”, a-t-il déclaré lors d’une allocution retardée à plusieurs reprises.

Mais le respect de ce délai “dépend” de la coopération des Taliban pour “permettre l’accès à l’aéroport” des candidats au départ, a-t-il prévenu, les mettant en garde contre toute “entrave” à ces opérations difficiles. Joe Biden a ainsi précisé avoir “demandé au Pentagone et au département d’État des plans d’urgence pour ajuster le calendrier si cela devait être nécessaire”.

Les Talibans s’opposent à l’évacuation des ‘experts’ afghans

“Risque grave

Le 46e président des États-Unis avait lui-même fixé cette date du 31 août pour le retrait total des forces étrangères, après avoir, dans un premier temps, évoqué l’échéance fortement symbolique du 11 septembre, vingtième anniversaire des attentats de 2001 à New York et Washington.

Pour justifier son maintien après avoir été pris au dépourvu par la victoire éclair des Taliban sur l’armée gouvernementale à la faveur de ce retrait américain, il a invoqué le “risque grave et croissant d’une attaque” du groupe jihadiste État islamique.

“Chaque jour d’opérations apporte un risque supplémentaire pour nos troupes” de la part de cette organisation qui “cherche à viser l’aéroport et attaquer les forces américaines et alliées ainsi que les civils innocents”, a-t-il martelé.

Le dirigeant démocrate a fait valoir que Washington avait déjà contribué à l’évacuation de 70 700 personnes – dont 4 000 ressortissants américains – depuis la mise en place du pont aérien le 14 août, veille de l’entrée des Taliban dans Kaboul et de leur prise du pouvoir.

 “Ligne rouge”

Des milliers d’Afghans sont massés depuis des jours à l’aéroport de la capitale, certains avec leur famille entière, dans l’espoir de pouvoir entrer et monter dans un des avions affrétés par les Occidentaux qui se succèdent sur le tarmac.

Avant l’annonce du président américain, les Taliban avaient énergiquement répété leur opposition “ferme” à toute extension des évacuations au-delà du 31 août – présentée la veille comme une “ligne rouge”.

Lors d’une conférence de presse, le porte-parole des Taliban, Zabihullah Mujahid, a sermonné les Occidentaux, accusé de vider le pays de ses forces vives en évacuant les Afghans qui ont travaillé avec eux, souvent parmi les plus qualifiés.

Les Occidentaux “ont des avions, ils ont l’aéroport, ils devraient emmener leurs ressortissants (…) hors d’ici”, a-t-il déclaré. Mais “ils ne devraient pas encourager les Afghans à fuir l’Afghanistan” ni emmener avec eux des Afghans qualifiés, ingénieurs ou autres.

“Nous leur demandons d’arrêter cela (…) Ce pays a besoin de son expertise”, a-t-il insisté.

Lors de la réunion du G7 avec les dirigeants de l’Allemagne, du Canada, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni, l’Union européenne avait, elle, demandé à Joe Biden de sécuriser l’aéroport de Kaboul “aussi longtemps que nécessaire” pour “achever” les évacuations.

Invité de CNews, mercredi, le ministre français des Affaires étrangères, Clément Beaune, a quant à lui déclaré “très probable” que les opérations d’évacuation de la France se terminent jeudi.

À Strasbourg, un hôtel de la ville a été réquisitionné pour un mois afin d’accueillir 150 réfugiés afghans à partir de jeudi, a annoncé la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, lors d’une conférence de presse.

“Empêcher le terrorisme”

Mardi, dans son communiqué final, le G7 s’est tourné vers les Taliban, leur demandant de “garantir un passage sûr” à ceux qui veulent quitter l’Afghanistan, y compris au-delà du 31 août.

Le groupe des grandes puissances occidentales prévient aussi les Taliban qu’ils devront “rendre compte de leurs actes pour empêcher le terrorisme et sur les droits humains, en particulier ceux des femmes”, et que leur pays, qui fut un refuge d’Al-Qaïda avant les attentats du 11 septembre, ne devait “jamais redevenir un havre pour le terrorisme et une source d’attaques terroristes contre d’autres” pays.

D’après le Washington Post, le directeur de la CIA ,William Burns, a eu un entretien confidentiel, lundi, à Kaboul, avec le cofondateur des Taliban, Abdul Ghani Baradar – la plus haute rencontre à ce niveau entre les États-Unis et le régime fondamentaliste depuis son retour au pouvoir.

Et Joe Biden a estimé que les ex-rebelles avaient jusqu’ici “pris des mesures” pour faciliter les évacuations, même si “la situation est fragile”.

Les Afghans déterminés coûte que coûte à quitter le pays, dont beaucoup ont travaillé pour l’ancien gouvernement ou avec des étrangers, redoutent que les Taliban ne cherchent à se venger et instaurent le même type de régime fondamentaliste et brutal que lorsqu’ils étaient au pouvoir, entre 1996 et 2001.

Femmes fonctionnaires

“Les Taliban n’ont pas changé”, a affirmé, lundi, Nilofar Bayat, la capitaine de l’équipe afghane de basket-ball en fauteuil roulant, qui est parvenue à quitter son pays pour se réfugier en Espagne.

Hors de Kaboul, dans les campagnes et certaines villes, beaucoup sont soulagés de voir des décennies de guerre prendre fin. Mais les femmes et les minorités ethniques s’inquiètent pour leur sort.

Les Taliban s’efforcent de se présenter sous un jour plus modéré à la population et à la communauté internationale, mais sans convaincre.

Lors de sa conférence de presse, le porte-parole taliban a assuré que les Afghanes employées dans l’administration pourraient retourner au travail “lorsque la sécurité sera assurée”, en ajoutant qu’elles devaient rester chez elles d’ici là.

La Haute-Commissaire de l’ONU aux droits humains, Michelle Bachelet, a déclaré que le respect par les Taliban des droits fondamentaux des femmes et des filles serait une “ligne rouge fondamentale”.

Avec AFP

 

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