Depuis le vendredi 14 octobre 2022, le Burkina Faso a ouvert une nouvelle page de son histoire. Le Capitaine Ibrahim Traoré, meneur des putschistes du 30 septembre 2022 pour la rectification du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR2), a été unanimement désigné lors des Assises nationales, par 300 représentants de l’armée et de la police, des organisations coutumières et religieuses, de la société civile, des syndicats, des partis et des déplacés internes victimes des attaques terroristes qui endeuillent le Burkina depuis 2015, pour diriger la Transition Burkinabè.
Dans la foulée, le jeune officier de 34 ans a signé une “Charte de la Transition” qui fait de lui le Président du pays pour les 21 mois à venir. L’article 5 de cette charte stipule que “le président du MPSR assure les fonctions de président de la Transition, Chef de l’Etat, Chef suprême des Forces armées nationales”. L’article 4 souligne que “le mandat du président de la Transition prend fin avec l’investiture du président issu de l’élection présidentielle” prévue en 2024. Cet article précise que “le Président de la Transition n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la Transition ».
Ils sont nombreux, les Burkinabè qui partagent ce choix porté sur le Capitaine Traoré. Idem pour une quantité d’analystes et observateurs politiques du pays, dont Dr Dramane Ouattara. Ce Sociologue et Ingénieur conseil de formation, Directeur du Centre d’études et de recherches en éducation et développement, invitait déjà, dans une interview accordée à notre confrère : « Le Faso. Net », le Capitaine Ibrahim Traoré a assumé ses responsabilités de président du Faso pour le bonheur du peuple. Car, il estimait qu’il serait « trop suicidaire » de confier le pouvoir à la vieille classe politique. Il a donc été entendu !
Après ce choix attendu du président et l’adoption de la nouvelle Charte, beaucoup de Burkinabè exigent au nouveau Chef de l’Etat de prôner la fin de la récréation politique. Ces soutiens inconditionnels du MPSR2, estimant que le Capitaine Traoré “incarne le renouveau, un renouvellement générationnel, une rupture avec les anciennes pratiques”, vont certainement veiller sur lui comme du lait sur le feu. La tâche ne sera donc pas facile. Il doit se mettre à l’écoute des masses populaires et prendre en compte leurs desideratas. Cela, pour la simple raison que ce sont elles qui ont soutenu, physiquement et moralement, le MPSR2 lors des moments difficiles qui ont précédé la réussite de son coup d’Etat.
Gaoussou Madani Traoré