Alpha…. Dans la mare de la minusma!

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Chiaka Doumbia
Chiaka Doumbia

Dans son franc-parler légendaire, le Président guinéen, Pr Alpha Condé, a déclaré le 26 avril que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) «il  ne sert à rien » et « ne peut régler le problème » sécuritaire. Selon lui, on ne peut parler de « maintien de la paix quand  on est en guerre». 

« Ce que nous demandons à nos partenaires, c’est de nous accompagner, mais cet accompagnement ne vient pas. On a promis 400 millions d’euros (262,4 milliards de FCFA) au G5 sahel,jusqu’au  aujourd’hui je ne crois pas qu’ils aient reçu la moitié (des fonds). Pendant ce temps, il y a plus d’un milliard (de dollars, 588 milliards de FCFA) qui est dépensé pour la Minusma qui ne sert à rien….. Seuls les Africains peuvent se battre (en) Afrique….

Pourquoi voulez-vous qu’un Bangladais vienne mourir à Bamako? Ce n’est pas son pays! (…) Au lieu de nous amener des Bangladais, qu’ils (les partenaires_ internationaux) nous amènent les moyens qu’ils donnent à la Minusma pour que nous puissions noùs battre, parce que tous nos pays sont menacés aujourd ‘hui »,·a-t-il souligné Pr Alpha Condé plaidant pour que les fonds alloués à la force onusienne soient versés aux forces africaines. En livrant ainsi, toute crue, sa part de vérité, lors d’une visite officielle à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le Président Guinéen, un ami personnel du Président Ibrahim Boubacar Kéïta, jette un énorme pavé  dans  la  mare de la minusma.

Cette sortie musclée d’Alpha Condé ne sera pas appréciée dans certains milieux diplomatiques mais au moins elle a le mérite de relancer le débat sur  l’utilité de la mission onusienne. Malgré les moyens colossaux utilisés au compte des soldats de la paix, le Mali est loin d’être stable. De -graves atrocités sont commises au moment où le sol malien héberge des milliers d’hommes en uniformes. Au lendemain de  l’impressionnante  marche du 5 avril 2019, le chef de la Minusma, Mahamet Saleh Annadif, a fait un tweet selon lequel le Mali serait divisée en deux parties sans la présence de la mission onusienne. Si le  pays n’est ‘Pas encore divisé sur  les papiers, il est en tout cas coupé en deux voire plusieurs parties. D’ailleurs pour Pr Aliou Nouhoun Diallo, ancien Prési dent de l’Assemblée Nationale du Mali, « le pays est phy­ siquement et   institutionnellement coupé en deux ».

En dépit des fortes résistances rencontrées par le Président IBK et son gouvernement, les Nations Unies  exigent l’ application intégrale et à la lettre de l’Accord pour la paix et la .reconciliation . En septembre.2018, elles se sont substituées à l’Etat malien à travers le Pacte pour la Paix. Selon l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, « ce machin n’est rien d’autre qu’une gifle à la souveraineté du Mali ».

Le Président IBK, fragilisé sur  les  plans  politique, social et sécuritaire, s’est résigné à avaler toutes les couleuvres de la communauté internationale. Comme monnaie de change à son « silence sur les nombreuses irrégularités ayant émaillé les scrutins présidentiels de juillet et août 2018 »? Le discours au fort rélent nationaliste que le Chef de l’Etat malien a tenu le 15 mai 2015 au Centre international des Conferences de Bamako. Lors de la signature de accord pour la paix et la réconciliation, en réponse aux propos du secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge des opérations De maintien de la paix de époque, Hervé Ladsous , n’est plus d’actualité. Face à la communauté internationale, il nous faut des responsables éclairés, soucieux de l’intérêt général, compétents et qu·i n’aient surtout pas de complexe. Le manque de leadership, qui fragilise le Mali depuis l’éclatement de la crise en 2012, a ouvert un large boulevard aux représentants de la communauté internationale qui commencent à faire de la Minusma un outil de chantage.

Par Chiaka Doumbia.

 

 

 

 

 

 

 

 

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