C’est à la suite de la divulgation d’une lettre confidentielle datée du 22 octobre 2019 de la Cour Constitutionnelle du Mali, et ensuite suite à la diffusion d’un communiqué confus, incompréhensible dans un langage de griot que nous avons appris que les anciens présidents de la République sont désormais obligés de revenir sur la scène politique pour sauver le Mali et partant le régime d’IBK. Nous avons pensé à toutes les options pour la résolution de la crise multidimensionnelle malienne, et excepté le rappel du premier président de l’ère démocratique du Mali.
La question qui taraude tous les esprits est de savoir si la présidente de la vieille cloche est seule dans cette intimidation de rappel des anciens présidents en général et Alpha O. Konaré en particulier. Si Manassa est seule dans cette option, quelle a été la réaction des autres sages ? Alors si c’est l’avis de tous les autres sages, le peuple malien doit désormais avoir peur, car il y a certainement un détournement de fonction et de missions. Ce n’est pas parce que les anciens présidents gagnent chacun 6,5 millions F CFA par mois, sans compter les frais de déplacement et des frais de soins médicaux, que Manassa voudrait les mettre forcement devant leurs consciences.
En les sommant, de cette façon Manassa veut-elle jouer à la griotte nationale en lieu et place du RECOTRADE de Dagamaïssa ? Cela n’est pas exclu, car sous le régime d’IBK, les responsables politiques et administratifs se sont métamorphosés en griot politique. Le Président IBK en tant que Mande mansa, n’a pas hésité lors du 27ème sommet Afrique-France un janvier de 2017 devant ses pairs africains au CICB de dire que « le Président Hollande était parmi tous les présidents le plus loyal et sincère ». Cet acte lui a valu le nom Kouyaté, car nous avons eu l’impression que Balla Fasséké parlait à son hôte. Les conditions de nomination de Manassa à la tête de la Cour Constitutionnelle du Mali peuvent traduire ses faits et gestes depuis 2013.
En effet ce sont des démarches nocturnes auprès de Madame la première dame de la République qui ont conduit Manassa à ce poste, au motif, qu’après le départ de Mme Keita Aminata Kayentao de la Cour Constitutionnelle, plus aucune femme n’a été première responsable d’une institution de la République.
Cette question est un argument valable, sur le plan du genre. Mais ce fait ne doit pas être une raison pour se transformer en griotte nationale, mettant en danger, notre démocratie par le non-respect du principe de séparation des pouvoirs, si on se réfère à la constitution du 25 février 1992. C’est pour éviter de telles situations que nous voulons désormais que les membres de la Cour Constitutionnelle soient désignés dans la proportion des 2/3 par la société civile. Cela va éviter que nos sages exercent leur dictature sur le peuple à travers des mauvais arrêts.
Nous n’avons pas entendu Manassa lorsqu’IBK et la Cour Suprême n’ont pas rendu public le patrimoine du Président de la République en septembre 2018.
Hélas ! Force est de constater que cette pratique, visant à conforter la gestion transparente des biens publics et à renforcer la confiance des citoyens dans la première des institutions de la République, a été remisée au rencart sous IBK. Alors que la motivation de la loi est de faire en sorte que le président, année après année, ne puisse s’enrichir de façon démesurée, avec l’argent public. En somme, c’est un mécanisme de contrôle de la probité du premier magistrat par le peuple. En s’y dérobant et en s’accommodant du seul communiqué de la Cour Suprême qui semble cacher plus de choses qu’il n’en révèle, IBK et la cour constitutionnelle et la Cour suprême ne contribuent pas, assurément, à dissiper les soupçons d’enrichissement personnel qui ont lourdement pesé sur lui au gré des nombreux dossiers à scandale qui ont éclaboussé son premier quinquennat 2013-2018.
Cette sortie de Manassa, la nouvelle Garanke Mamou prouve comme le dit le philosophe : « Il n’y a pas de de destin forclos, il n’y a que des responsabilités désertées ».Dougouti Manassaa a raté une autre occasion de rester dans son rôle !
Badou S KOBA
Source : Le Carrefour