Une délégation de la société civile sénégalaise a effectué, la semaine dernière une visite au Mali, pour apporter son soutien au peuple malien. Au cours de son séjour, la délégation de la société civile sénégalaise a animé une conférence de presse au cours de laquelle l’ancien ministre, Aminata Dramane Traoré, a déclaré que la résistance du Mali dérange.
Selon Mamadou Diop, député à l’Assemblée Nationale, la lutte contre les sanctions de la CEDEAO et contre les initiatives de la France dépasse le Mali et repose surtout sur des problématiques qui sont toujours actuelles. « Nous pensons qu’en tirant tous les enseignements des luttes antérieures et des objectifs qui sont toujours là, nous devrions pouvoir recomposer l’unité de l’Afrique sur de nouvelles bases, relancer le développement de l’Afrique sur la base des nouvelles économies favorables au peuple », a-t-il déclaré.
Selon Pierre Sané, Président de IMAGINE AFRICA. Il n’est pas question d’accepter que l’extérieur dicte aux Maliens la gestion de la durée de la Transition. « Cette Transition doit être une transition vers le futur qui permet de garantir la souveraineté du Mali, son indépendance, la paix, la cohésion sociale, le progrès économique et cela peut prendre le temps que ça doit prendre. C’est aux Maliens de décider, nous nous contentons d’analyser et d’évaluer et voir si effectivement ça va dans la bonne direction. Nous apporterons notre soutien. Lorsqu’un régime mobilise 4 millions de personnes dans la rue, il ne peut pas y avoir une plus grande légitimité. C’est ce qu’on appelle légitimité populaire », a-t-il laissé entendre.
Pour Guy Marius Sagna, du Front pour la Révolution anti-impérialiste, la mission de la délégation consiste à aider le Mali. « Nous sommes venus dire au Mali, que le combat qu’il mène ici, c’est le même combat qu’il mène au Sénégal. Nous sommes également venus lancer un appel pour une chaîne de solidarité africaine autour du Mali. Nous refusons que le Mali soit isolé, étranglé et asphyxié et nous lançons un appel au président en exercice de la CEDEAO, à l’UEMOA, à cette communauté dite internationale à lever ces sanctions qui sont non seulement injustes, illégitimes et tout simplement illégales ».
Pour Aminata Dramane Traoré, ancien ministre et militante altermondialiste, c’est très intéressant aujourd’hui de voir le Mali sur la scène internationale avec le dossier ukrainien. Pour elle, « 30 ans après la chute du mur de Berlin, on est embarqué dans des manœuvres de repositionnement, de reconquête des puissances, grandes et moyennes. Nous n’avons pas conscience que nous sommes un pion dans cet échiquier »
C’est une guerre par procuration dans la défense de leurs intérêts, a expliqué la militante altermondialiste. Selon elle, c’est la résistance du Mali qui dérange. « Parce qu’elle fait tache d’huile. Dès que nous avons commencé à résister, d’autres aussi résistent ».
Bintou Diarra
Source : Le Challenger