Le directeur par intérim de la DIRPA, le colonel Mariam Sagara et le colonel Major Issa Coulibaly ont ensemble passé en revue toutes les activés menées par les FAMA, la marche de la justice militaire. C’était en présence des compagnons d’armes de la DIRPA, du représentant de l’EUTEM, de Barkane, dans la salle de réunion dudit service, le jeudi 4 novembre 2021.
Le colonel Mariam Sagara, assurant l’intérim du directeur de la DIRPA, n’a pas fait de dentèle. Elle a succinctement décrit l’évolution des FAMA sur les différents théâtres d’opérations ces derniers mois, mais aussi les difficultés qu’elles ont rencontrées sur le terrain. Selon le colonel Sagara, les FAMA, à la suite d’opérations aéroterrestres, ont libéré les otages chinois qui étaient détenus par les terroristes, le 17 juin dernier. « Le pont de Diabaly qui avait été dynamité par les terroristes à été également remis par les forces armées et les populations », a-t-elle fait savoir. Aussi, elle dira que 233 additifs ont été admis et ont rejoint les autres contingents.
Par rapport aux difficultés, elle a indiqué que les FAMA ont été confrontées aux embuscades, aux engins explosifs. A cause de ceux-ci , les FAMAS ont perdu 27 éléments suite aux EI, dont deux blessés, un véhicule perdu, la MINISMA ayant enregistré à son tour 4 blessés. Elle dira que les FAMA sont toujours dans le combat et continuent la sécurisation des zones. Elle a rassuré que des solutions sont en train d’être trouvées concernant ces engins explosifs qui, d’ailleurs, anéantissent les FAMA dans leurs progressions. Elle n’a pas manqué d’évoquer l’attaque complexe qui a fait 16 morts en ce mois d’octobre. Elle a rappelé que ce mois d’octobre, mois de la solidarité, n’a pas été vain pour les enfants des militaires tombés sur les théâtres d’opérations. Ces enfants, va-t-elle indiqué, ont reçu plusieurs aides, à savoir des kits scolaires etc.
Le colonel n’a pas occulté les activités du ministère de la défense et des anciens combattants. Selon elle, le ministère a reçu une valse de personnalités à travers le monde. Il s’agit d’ambassadeurs, d’émissaires vénus dans le cadre de la coopération multilatérale avec le Mali. Dès lors, au nom des autorités militaires du Mali, elle a salué tous les partenaires du Mali pour leurs appuis multiformes. Elle a ajouté que les chefs ont pris la posture désormais d’aller sur le terrain pour échanger avec les hommes, afin de s’imprégner de leurs difficultés.
Pour le colonel major Issa Coulibaly, la justice militaire a été plus au centre d’un débat très animé entre lui et les hommes de médias et un débat très soutenu. Les FAMA sont chaque fois accusées par Human Right Watch. Des questions lui ont été posées : « Quel rôle joue la justice militaire face à ces exactions ? Où en est-on avec la situation qui s’était passée à Bounti ? Est-ce qu’il y a eu des enquêtes ? Pouvez-vous édifier l’opinion nationale et internationale sur les questions d’enfants soldats dont le Mali est toujours pris en partie ? » En réponse à ces questions, le colonel-major Issa Coulibaly dira tout d’abord que la justice militaire est un mal nécessaire, car elle y va de la crédibilité des FAMA. Selon lui, la relecture a commencé par rapport au code pénal et au code de procédure pénale de la justice militaire.
Et, pour ce faire, il y a beaucoup d’ateliers qui ont été organisés pour améliorer le code de la justice militaire, va-t-il indiquer. Selon le colonel- major Coulibaly, il y a eu la justification du code de justice militaire qui parle du respect des Droits de l’Homme. Il dira qu’Eucap Sahel et les FAMA ont travaillé sur la prévôté où la gendarmerie est déployée sur le terrain pour mener des enquêtes, en un mot la prévôté sert d’interface entre les populations et les militaires. Le colonel major a indiqué qu’au jour d’aujourd’hui, 21 affaires (21) ont été jugées et une trentaine d’affaires (30) ont été enrôlées pour être jugées par une audience criminelle qui sera ténue. Il dira que de 2020 jusqu’aujourd’hui, ce jugement concernera et des militaires et des civils et sera une audience publique.
Cependant, le colonel major Coulibaly fera savoir que le procureur est toujours civil et qu’au jour d’aujourd’hui, il n’ ya que 60 magistrats militaires qui ont été formés. Pour lui, chaque pays évolue avec son rythme. Des difficultés, il y’ en a, va-t-il faire savoir. Selon le colonel major Coulibaly, il faut une compréhension et une appropriation des textes par les militaires. « Pour cela, le département est en train de faire une sensibilisation », a-t-il indiqué. Aussi, le colonel major Coulibaly dira qu’ils sont confrontés à un problème de lieu de détention.
Selon lui, c’est le camp 1 de la gendarmerie qui sert de lieu de détention et 19 militaires font l’objet de mandat de dépôt au camp1. « Quant à Sévaré, il y a des problèmes de local pour garder les gens. Pour palier ces difficultés, il y a un projet de construction de lieu de détention avec les partenaires allemands. Les enfants de moins de 18 ans ne sont pas concernés, ceux-ci sont libérés car, il ya un protocole d’accord qui lie le Mali au système des Nations Unies que notre pays se doit de respecter », a-t-il expliqué. Concernant la question d’enrôlements d’enfants soldats dont les FAMA sont accusées, le colonel major Coulibaly dira que cela est archi-faux, car le recrutement se fait sur la base de carte NINA pour éviter de recruter les enfants soldats.
Selon lui, il s’agit des allégations non fondées pour discréditer la troupe et saper son moral. Partout, il y a eu des allégations, les FAMA ont pris leurs responsabilités pour vérifier. Et, au jour d’aujourd’hui, 17 affaires sont en cours d’être jugées et 15 en instruction où il y a des officiers, des sous officiers et des militaires de rangs. Il a rassuré que partout où les FAMAS ont été accusées (Dioura 1, Dioura 2, Malema), des enquêtes sont en cours. Par rapport à Bounti, il a été on ne plus clair. « C’est suite à des renseignements qu’il y a eu des frappes. Quand la MINUSMA a décidé de mener des enquêtes, les FAMA ont demandé à être associées, chose qui lui a été refusée. Dès lors, les FAMA ont estimé que mener des enquêtes en étant sur place n’aboutit qu’à des allégations infondées et n’ont pour objectif que de nuire à la notoriété de nos hommes sur le terrain. Rester sur place et employer le mot « paraît-il » a-t-il une base fondée ?», s’est-il interrogé. Selon lui, le ministère veut même une criminalisation concernant les enfants soldats. Il a fait savoir que beaucoup de ces enfants pris par les FAMA sont confiés à la MINUSMA.
Fakara Faïnké
Source : Le Républicain