Le mercredi 26 mai dernier, les Maliens ont appris avec stupéfaction, sur l’instruction du Procureur de la Commune IV, l’arrestation de l’influenceuse Diaba Sora pour injures via les réseaux sociaux à travers un audio converti en vidéo. A cause de la grève des surveillants de prison, la Kim Kardashian malienne est restée en garde à vue au Commissariat du 5ème Arrondissement, jusqu’au samedi 29 mai, date à laquelle elle a été transférée au centre de détention et d’insertion sociale pour mineurs et femmes de Bolé.
C’est en droite ligne de l’application de la loi N°2019-056/ du 05 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité que le Procureur près le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV a interpellé Diaba Sora le mercredi 26 mai, pour être mise sous mandat de dépôt le même jour pour insultes par un système informatique. Ainsi, comme stipulé dans son article 2, cette loi s’applique à « toute infraction commise au moyen des technologies de l’information et de la communication en tout ou partie sur le territoire de la République du Mali ; toute infraction commise dans le cyberespace et dont les effets se produisent sur le territoire national ».
Et dans cette audio vidéo qui a couté cher à l’influenceuse, elle injuriait grossièrement ses détracteurs.
« Si vos vulves ne marchent et ne valent pas 10F, la mienne vaut des milliards. Je m’en vais prendre des millions comme ça…. C’est moi Diaba Sora, votre cauchemar…. » pouvait-on entendre sur cet audio, dans lequel, elle traite ses détractrices de putes et de frivoles.
Par ailleurs, selon nos sources au niveau du commissariat du 5ème Arrondissement, comme dans l’affaire de Ras-Bath ou des artistes ‘’Gaspi’’ et ‘’le Fou’’, c’est le Procureur de la Commune IV qui s’est autosaisi de l’affaire avant d’instruire ledit commissariat à assigner la star du web devant la justice. Il s’agit d’un soi transmis du Procureur de la République Touré du TGI de la CIV.
Par la suite, comme l’on pouvait s’y attendre, sur la toile, des fans de la belle Diaba, des artistes maliens ont apporté leur soutien à la jeune dame. Certains lui ont adressé des messages de soutien sur leur page comme la chanteuse Safi Diabaté : « Les bonnes personnes souffrent mais ne connaitront jamais la honte. Je sais en âme et en conscience que tu as un cœur en or. Tu as été là pour moi durant cette période difficile que j’ai traversé. Je te souhaite de retrouver la liberté et qu’Allah SWT te protège ». Et la chanteuse kayesienne Mariam Bah et Faty Niamé ont été brefs et précis, « Soit forte Sora ».
Après cette interpellation de la star influenceuse malienne des réseaux sociaux, le moins qu’on puisse dire est que le constat général laisse apparaître que personne n’est au-dessus de la loi, riche comme pauvre, belle comme vilaine. Toute chose qui renforce la confiance des citoyens sur les acteurs de la justice malienne.
Après quelques jours de garde en vue dans les locaux du commissariat du 5ème arrondissement Diaba Sora a été transférée au Centre de détention et de réinsertion sociale des mineurs et des femmes de Bolé. Elle risque 6 mois à 2 ans d’emprisonnement et le payement d’une amende allant d’un million à 10 millions de FCFA. Selon l’article 21 dans son chapitre 7 de la loi portant la répression de la cybercriminalité. Une leçon pour tous ces protagonistes qui veulent s’imposer par les moyens des nouvelles technologies de l’information.
Par Mariam SISSOKO
Source : Le Sursaut