Ascension du Covid-19 au Mali : Pr Akory Ag Iknane pointe du doigt les grands évènements comme Maouloud

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Direction INRSP
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Depuis quatre semaines, la courbe de la contamination de la COVID -19 grimpe au Mali. Le coordinateur de la cellule nationale de riposte contre la COVID-19, Pr Akory Ag Iknane explique les causes de cette montée du nombre de nouveaux cas, tout en appelant les populations à respecter des mesures-barrières.

Selon le coordinateur de la cellule nationale de riposte contre la COVID-19, Pr Akory Ag Iknane, la COVID-19 a évolué en 4 phases dans notre pays. « Nous sommes dans la quatrième phase. Après une première phase d’ascension qui a duré pratiquement 12 semaines et atteint le point le plus culminant vers le 15 juin, nous avons eu une deuxième phase de défervescence de la courbe de l’épidémie qui est de 8 semaines. Ensuite nous avons eu une troisième phase en plateau avec un nombre de cas moins élevé qui a duré 12 semaines. Depuis trois semaines nous entamons la quatrième phase avec une remontée du nombre de cas. On peut dire qu’il y a une reprise épidémique depuis quatre semaines », a-t-il expliqué.

Aux dires du Pr Akory Ag Iknane, cette remontée de la courbe de la contamination s’explique par la levée des mesures prises pendant la première phase de l’épidémie et la multiplication des grands évènements qui ont regroupé beaucoup de personnes ces dernières semaines dans notre pays.

« Je pense qu’il y a deux facteurs qui sont extrêmement importants qu’on peut évoquer. Pendant la première phase le conseil supérieur de défense avait pris un certain nombre des mesures notamment le couvre-feu, la fermeture des écoles, des restaurants, l’interdiction des regroupements de plus de 50 personnes. Mais ces mesures ont été levées après. Le deuxième facteur est la multiplication des évènements qui ont regroupés une masse importante de populations. Ces évènements ont favorisé cette remontée de la courbe. Parce que dès que vous avez un seul cas positif, la seule personne peut contaminer 30 à 40 personnes lors d’un important regroupement d’individus. Je pense à la célébration de Maouloud. Pendant cette célébration on a remarqué qu’il n’y avait pas de respect des mesures barrières. Cela a dû contribuer à accélérer la transmission du virus. Il y a eu aussi les obsèques de feu président Amadou Toumani Touré. Lors de ces obsèques nous avons installé à la porte des dispositifs de lavage des mains, de prise de température et mis à la disposition des masques pour ceux qui n’en avaient pas. Mais nous avons constaté que dès que les gens entrent à l’intérieur ils enlèvent leur masque. Le troisième évènement c’est le pèlerinage des chrétiens à Kita. Nous avons constaté un nombre extrêmement important d’individus sans aucune mesure-barrière », affirme-t-il.

Toujours de l’avis du coordinateur de la cellule nationale de riposte contre la COVID-19, l’augmentation du nombre de test joue également un rôle dans la montée de la courbe de la contamination. « Actuellement, tous ceux qui sortent du Mali sont obligés de faire un test de COVID- 19. Ce qui explique une augmentation du nombre de test. Auparavant on avait une moyenne de 500 tests par jour. Maintenant nous sommes entre 1000 et 1200 tests par jours. Le fait de tester plusieurs personnes est un facteur qui permet de détecter d’éventuels cas qui auraient pu être asymptomatiques. Rappelons que les jeunes très souvent sont asymptomatiques. Ils sont extrêmement contagieux mais ne présentent aucun signe » a-t-il ajouté.

Et Pr Akory Ag Iknane d’appeler les populations au respect des mesures-barrières : « Je pense que cette épidémie n’a pas livré tous ses secrets. La jeunesse est la plus active. Quand on regarde la courbe de la contamination. Ce sont les jeunes qui sont les plus touchés et majoritairement masculins. Ce sont eux qui se déplacent beaucoup et malheureusement le plus souvent ils ne présentent pas les signes du virus. Pourtant ils peuvent être porteurs du virus et contaminer les personnes âgées qui sont assez fragiles. Nous en appelons à l’esprit civique des Maliens surtout des jeunes pour reprendre le respect des mesures-barrières. Le simple lavage des mains au savon peut protéger de 60% contre cette maladie ».

Salimata Diarra.

Source : La Priorité

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