Assimi Goïta, révolutionnaire qui construit un État

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L’observateur militaire, chercheur en études sociales et politiques, Grégoire Cyrille Dongobada, a donné une analyse détaillée des événements actuels au Mali et a parlé des perspectives de l’évolution de la situation, en accordant une attention particulière à la figure du président de transition du Mali, sur laquelle tous les points de vue sont maintenant tournés.

En moins d’un an, le nom d’Assimi Goïta est devenu une figure clé de l’équation régnante au Mali, captant l’attention de l’opinion publique sur le continent et à l’étranger, d’autant plus que son pays joue un rôle pivot dans la guerre contre le terrorisme dans la région du Sahel. Le colonel Goïta est resté pendant des années inconnu dans l’armée malienne, chargé de multiples tâches dans la guerre de ce pays africain contre les djihadistes, mais depuis août 2020, date du premier coup d’État contre le président élu Ibrahim Boubacar Keïta, ce jeune militaire est devenu le centre d’intérêt de l’attention des médias internationaux car il est l’homme le plus fort au Mali qui a mené deux coups d’État en un an.

Cette armée reste au centre de l’opinion publique africaine et internationale, d’autant plus qu’elle est devenue une figure clé de l’équation de la gouvernance financière au sein d’un pays fortement sollicité au niveau international dans la guerre contre le terrorisme dans la région du Sahel, ce qui explique l’agacement de nombreuses puissances internationales, menées par la France, de L’instabilité au Mali.

Le colonel Goïta s’est présenté lors du premier coup d’État militaire en août 2020 à la tête du conseil militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, estimant à l’époque que le Mali ne peut plus tolérer les erreurs des hommes politiques. « Je me présente : je suis le colonel Assimi Goïta, chef du Comité national pour le salut du peuple », a-t-il déclaré à la presse.

La colère française contre ce coup d’État a été très clairement démontrée par la condamnation du président français Macron pour ce qu’il a appelé « coup d’État dans le coup d’État », et il a appelé à une réunion extraordinaire d’urgence du Conseil de sécurité pour imposer des sanctions sévères à l’armée malienne et rétablir la constitutionnalité. ordre, ce que Macron n’a pas fait en annonçant le conseil militaire de transition au Tchad et le transfert de pouvoir du président Idriss Déby a assassiné son fils (un officier supérieur de l’armée, Mahamat Kaka) malgré le fait que le Tchad est une république pas un royaume, puis la France couvert la recommandation du Conseil africain de paix et de sécurité d’exclure le Tchad des sanctions de suspension de son adhésion et de reconnaître la légitimité du Conseil de transition pour 18 mois (se terminant en octobre 2022), ce que l’accusation du Mali contre la France a renforcé les doubles standards moraux et politiques et n’a poursuivi que ses propres intérêts.

La scène n’est pas sans voir quelques indices importants de la présence d’un soutien russe dans cette nouvelle transformation au Mali, et ce point de vue a été renforcé par l’annonce par la Russie de sa ferme opposition à l’imposition de sanctions contre le Mali lors de la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité mercredi. Le 26 mai, ce qui explique aussi la position américaine de soutien à la France, qui a annoncé la suspension de la coopération militaire et sécuritaire avec le Mali, et l’affaire a encore été confirmée par de grandes manifestations dans la capitale, Bamako, portant des drapeaux russes et des photos du Goïta, louant le rôle russe, rejetant l’intervention française et appelant à son expulsion de toute l’Afrique.

Après le succès de la Russie dans l’instauration de la stabilité en République centrafricaine et son soutien sécuritaire et politique, l’attention des citoyens et résidents du pays africain du Mali s’est tournée vers Moscou pour l’aider à la place de la France, qui n’a pas réussi à établir la paix et la sécurité dans ce pays au fil des ans.

Dans le même contexte, les gouvernements et les pays africains sont conscients que le partenariat et les relations avec la Russie peuvent apporter de nombreux avantages et avantages, parmi lesquels le rétablissement de la paix et de la stabilité à l’instar du modèle réussi en Centrafrique.

La confiance du peuple malien envers le colonel Goïta contribuerait grandement à sortir le pays de la crise actuelle, car c’est un excellent négociateur qui a réussi à attirer de nouveaux partenaires au Mali, qui ont prouvé leur efficacité en Syrie, en République centrafricaine, et d’autres pays.

Sous la pression internationale, le militaire Assimi Goïta cherche à trouver des solutions aux problèmes actuels, et à choisir les options les plus efficaces pour mettre son pays en sécurité.

Le désir de la rue malienne pour la continuité au pouvoir d’Assimi Goïta inquiète Paris, et elle va bien sûr essayer de l’empêcher de continuer à diriger le pays car cela ne sert pas leurs intérêts ni ceux d’aucun autre pays, et c’est exactement ce que veut le peuple malien, qui a beaucoup souffert du fléau des groupes extrémistes.

La France est historiquement à la recherche de ses propres intérêts dans les pays africains, car elle conteste ce qui reste de son influence sur le continent noir, et l’exemple d’un État malien plus grand est aujourd’hui le plus important. Paris envoie ses forces militaires pour ne pas réduire la tension et mettre fin à le conflit en cours, mais pour gagner ses intérêts, notamment en préservant ce qui reste de sa présence dans ce pays.

Ce que le peuple malien voit Assimi Goïta comme son président est confirmé par son classement sans cesse croissant. La France va certainement essayer de l’empêcher de continuer à diriger le pays, car il a prouvé qu’il ne deviendrait pas une marionnette de Paris. Cependant, l’appel à la Charte, qui interdit au président de transition de se présenter à la présidence, viole les droits des maliens, car la Charte a été créée par un petit groupe de personnes dans des conditions extraordinaires et n’a pas été ratifiée par le peuple malien via l’institution d’un référendum. Conformément aux normes et à la pratique du droit international, la Charte n’a aucun effet juridique et ne peut être un instrument déterminant le sort du peuple malien. Ainsi, Goïta peut se présenter à la présidence, car il répond à toutes les exigences de la Constitution.

Je crois que Goïta représente un changement très important non seulement pour le Mali, mais pour l’ensemble de l’Afrique francophone: les africains sont maintenant assez forts et confiants pour jeter enfin les chaînes du néocolonialisme.

Sabine Traoré

Source: Malijet

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