Assises Nationales de la Refondation : Des propositions concrètes pour sa réussite!

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Une vue des ministres lors de la rencontre
Une vue des ministres lors de la rencontre

L’organisation des Assisses nationales de la Refondation (ANR) est  prévue du 25 octobre au 21 novembre 2021.  Si les Assises  sont inclusives, elles  valent la peine que nous lui consacrons du temps, car elles ouvriront la voie à un Mali apaisé où les fils du pays, comme un seul homme,  se mettent d’accord sur l’essentiel pour sauver la patrie meurtrie, à la fois par les ennemis de la république et la mauvaise gouvernance.

En effet,  le dialogue inclusif est l’arme sociale la plus apte en temps de crise à résoudre les problèmes multidimensionnels auxquels notre pays est confronté. Cette réflexion s’inspire des expériences de certains pays africains. Pour amener ces divers groupes à s’approprier du processus de dialogue, il est absolument nécessaire pour ceux qui sont chargés de sa mise en œuvre de trouver une attente préalable de base sur quelques points :

  • amener au préalable les acteurs maliens clés à une compréhension commune de l’inclusivité ;

Pour ne pas réinventer la roue, nous empruntons  la définition d’un praticien du dialogue : je cite « le dialogue inclusif est défini comme des conversations structurées et facilitées sur une question préoccupante par les représentants des divers groupes et institutions qui sont ou peuvent être affectés par la question, de façon positive ou négative » (Practices from Peace and Development Advisors, Issue no. 1/2017). Au Mali, ces questions sont nombreuses et elles n’affectent pas de la même manière les groupes en présence. D’où les immenses, mais non ingérables difficultés d’assoir le dialogue à l’échelle nationale.

  • dresser une cartographie détaillée des acteurs nationaux en tenant compte du sexe, de l’âge et de la légitimité sociale et politique des participants ;
  • définir une méthodologie claire et les critères de sélection des participants;
  • élaborer des thématiques transversales qui touchent la majorité des participants, entre autres, la sécurité, la gouvernance, la corruption, la prolongation de la durée de la transition, l’organe unique, le statut de Kidal, la mise en œuvre de l’accord et les relations avec les partenaires
  • recenser dès le départ le nombre de protestations d’exclusion dans les groupes, société politique, civile et les médias pour négocier leur participation;
  • rassurer et garantir que les résultats des assises seront appliqués à la lettre par les institutions de la république.

Les (5) premiers points sont importants pour garantir « l’inclusivité de processus » et le 6e pour « l’inclusivité de résultats ».

Les deux ne sont pas forcément liés selon les transitologues. Le processus du dialogue peut être inclusif, mais l’inclusivité de résultats n’est atteinte que lorsque les résultats (consensuels et définitifs) du dialogue sont appliqués par l’État de gré ou sous la pression après coup.

Les autorités et les acteurs principaux doivent œuvrer, à assurer à la fois l’inclusivité horizontale (qui fait référence à la participation d’acteurs clés qui ont la capacité de mettre en œuvre ou de gâcher la paix et qui représentent des groupes importants) et l’inclusivité verticale, laquelle (fait référence à la mesure dans laquelle de plus grands segments de la population ont accès à la prise de décisions et à l’influence qu’ils y exercent, en mettant particulièrement l’accent sur les secteurs et les groupes sociaux auparavant marginalisés dont les voies sont inaudibles).

Dès lors que ces principes ne sont pas observés, les assises seront perçues par certains groupes sociaux et politiques comme un instrument politique de revanche au service d’un clan politique et non plus un espace de sublimation de conflit. Si malgré tout, les assises se tiennent, elles le seront, mais sans « inclusivité de processus ».

Déjà depuis longtemps en crise, le Mali ne devait pas se permettre de vivre une nouvelle crise de la transition.

Birama DIAKON

Source : Le Pélican

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