Assises nationales de la refondation : Les défis du quota et de l’assiduité

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Un vue d'un groupement de femmes
Un vue d'un groupement de femmes

Le lundi 27 décembre 2021, la grande phase des assises nationales de la refondation(ANR). Il y sera question de relecture des textes de la République, de Constitution, de Charte des partis politiques, d’Accord d’Alger etc. Des questions qui ne devraient pas être débattues sans une grande participation des femmes qui constituent plus de 50, 4% de la population.

 En dépit d’aspect inclusif voulu par les autorités, le rapport final de l’Observation des ANR indique une faible représentativité des femmes lors des ANR au niveau communal qui se sont déroulées les samedi 11 et 12 décembre 2021 décembre dans les communes du Mali. D’où peut-être la nécessité d’appliquer la loi du quota pour cette phase finale.

Nonobstant les déclarations des partis politiques (URD, Adema PASJ etc.) qui tous affirment la participation de leurs militantes, il n’en demeure pas moins que le Rapport final de l’Observation des Assises Nationales de la Refondation au Niveau des Communes indique une faible participation des femmes.

Selon Mme Maïga Adam Dicko, membre de la Commission d’Observation, il a été observé une faible participation des femmes aux assises tant au niveau communal que régional.«Sur une centaine de participants, on ne comptait que 10 à 15 participantes. Dans les localités où les travaux ont été prolongés au-delà de 18h, il a été également remarqué que les participantes s’étaient retirées, ainsi absentes au moment de la validation des synthèses », déplore-t-elle. Outre ce facteur qu’elle impute aux contraintes socioculturelles, Mme Maïgadéplore également la faible implication des femmes dans la phase préparatoire des ANR.

« Si vous prenez la liste des parties prenantes, vous allez voir que la place des jeunes et des femmes n’est pas aussi importante que celles des partis politiques et autres entités invitées », ajoute-t-elle. La faible présence des femmes aux ANR niveau communale serait de la responsabilité des participants qui n’ont probablement pas respecté la loi N°052.

Le point de vue de Mme Maïga est soutenu par Mme Hamsetou Attaher en charge de la communication au ministère de la Refondation de l’Etat. En effet, selon ses explications, le Comité d’Organisation des ANR, a procédé aux invitations par organisation, groupement et partis politique et non à titre individuel, aussi il relevait de la responsabilité de chaque structure invitée de respecter la loi du quota. Ce qui aurait permis une plus grande participation des femmes si les délégués envoyés étaient sélectionnés sur cette base. Pourtant, au-delà de l’aspect inclusif voulu de ces assises, de par ses engagements, le Mali est tenu à garantir aux femmes leurs droits. Car les Droits humains assurent aux femmes le droit à la citoyenneté, à la participation à la vie publique et politique. De plus la Constitution du Mali prône l’égalité de droits sans distinction de sexe, et condamne toute discrimination liée au sexe. L’ensemble des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme auquel le Mali a adhéré, garantit aux femmes leurs droits. Ce qui confère aux femmes les mêmes droits que les hommes de s’exprimer, participer et contribuer aux prises de décisions.

En plus, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples dans son article 18 oblige les Etats à veiller sur les discriminations et les contraint à assurer et protéger les droits des femmes. Le Mali, en plus dispose de la loi 052 instituant des mesures de promotion du genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives ; une loi sur laquelle les femmes s’appuient pour réclamer leur plus grande participation aux affaires publiques.

« Il serait judicieux de soumettre la participation des organisations et groupements au respect de la loi sur le quota en vue d’enregistrer une plus grande participation des jeunes et des femmes, vue que les ANR engagent la vie de la Nation qui ne peut se faire sans sa plus grande couche les femmes 50,4% de la population malienne », suggère Mme MaïgaAdamaDicko.

Khadydiatou SANOGO/Ce reportage est publié avec le soutien de JDH, Journalistes pour les Droits Humains et National Endowment for Democracy-NED

 

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