Aucun homme n’est parfait. Il s’agit pour chaque personne passant sur cette terre de faire en sorte que ses qualités minorent ses défauts. Le dirigeant doit mettre en avant l’amour de la patrie et de ses concitoyens. Les maliens retiendront pour l’éternité les actes concrets posés par le président défunt en faveur des hommes, femmes et surtout des enfants de ce pays et cela sans tambour ni trompette.
Il est de bon ton de louer un homme à sa disparition. Cependant, ces louanges ne doivent pas occulter ce qu’on a manqué de lui apporter de son vivant, surtout quand il en avait le plus besoin. L’homme du 26 mars, le véritable père de la démocratie malienne n’a pas reçu du peuple malien, au moment crucial, ce qu’il était en droit d’en attendre. Les pseudos démocrates se sont rués sur la ville-garnison de Kati pour faire la cour à la junte qui venait d’asséner un coup mortel à notre jeune démocratie. Point de dénonciations à l’époque. C’est le cas encore aujourd’hui avec ces nombreux courtisans qui agissent dans l’ombre et qui ne visent que leurs intérêts personnel et égoïste. Ils ne réussiront qu’à induire en erreur ceux qui les écoutent, ce qui peut être fatal pour l’avenir même du pays.
On dit souvent que comparaison n’est pas raison. Rappelons tout de même que feu ATT n’a nullement confisqué le pouvoir quand il a déposé feu Moussa Traoré. C’est aux acteurs du mouvement démocratique qu’il a demandé ce qu’il convenait de faire. C’est ainsi que le Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP) a été créé. L’organe législatif de Transition était composé de quelques militaires et de nombreux civils qui ont initié et dirigé le soulèvement contre le régime en place. C’est donc le mouvement démocratique qui a placé ATT à la tête de l’organe législatif faisant du coup de lui, le Chef de l’Etat. La principale mission qui lui était confiée consistait à organiser dans un bref délai des élections libres et propres.
C’est dire que le Champion de la démocratie malienne n’avait pas perpétré un coup d’Etat pour accaparer tout le pouvoir et surtout pour les délices et les avantages qui en découlent. Son discours sortait du fond du cœur et n’avait aucune vertu soporifique. Saluons en lui, le patriote sincère, le démocrate convaincu et le philanthrope accompli.
Le malien vient de se réveiller. Il n’a pas encore quitté le lit mais a les yeux bien ouverts et l’oreille tendue. Lorsqu’il se mettra debout et commencera à marcher, pour sûr que le pays sortira de l’ornière.
Dors en paix, Champion !
Nando
Source : Le Pélican