Attaque contre le camp de la MINUSMA à Sévaré par la population: Où sont passés le « badenya » et le « djatiguiya » ?

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Libre expression

C’est avec un cœur déchiré que j’ai vu les images du saccage d’un bâtiment de la Mission onusienne pour la stabilisation au Mali, à Mopti !

Etant un malien qui a travaillé pour cette institution, je me permets d’écrire ces mots à l’endroit de mes compatriotes pour non seulement montrer mon indignation, mais également souligner quelques points qui me paraissent utiles pour tous.

Je ne vais pas refaire l’histoire, mais juste rappeler que cette mission a été déployée à un moment critique et délicat pour notre pays. Cette mission est largement composée de troupes de nos pays frères africains et du monde, qui malgré le contexte dangereux de notre pays, se sont mobilisés pour venir à notre chevet.

La MINUSMA, c’est le Tchad, c’est le Sénégal, c’est le Nigeria, c’est la Côte D’Ivoire, c’est le Burkina Faso, c’est le Togo, c’est le Benin, c’est le Bangladesh, c’est la Guinée, bref c’est l’ensemble des amis du Mali. Ne nous trompons pas d’ennemi, ni de combat. La MINUSMA, c’est aussi des maliens qui travaillent de jour en jour pour arriver à cette paix tant souhaitée.

Aujourd’hui, ces pays paient le lourd tribut de leur engagement à nos côtés. Ne soyons pas naïfs, ça ne nous honore pas, ce n’est pas malien. Ça ne nous ressemble pas.

J’ai servi pendant 3 ans auprès de ces hommes et femmes, qui étaient loin de leurs familles, loin de leurs pays, dans les conditions les plus extrêmes pour manifester la solidarité de la Communauté internationale à notre endroit. Certains ont aimé le Mali autant que leur pays, au prix de combien de sacrifices ? Depuis la présence de la MINUSMA, combien sont retournés dans des cercueils en bois sans jamais diminuer en rien leur engagement à nos côtés ?

Chers compatriotes, il est vrai que nous attendons beaucoup de la MINUSMA, mais n’avons nous toujours pas dit que la plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu’elle a ? Nos attentes, nos frustrations ne doivent en aucun cas nous amener à attaquer nos amis. N’oublions pas que le Mali fait partie intégrante des Nations Unies et que des troupes maliennes servent également dans d’autres pays du Monde au nom de cette même solidarité internationale ! S’attaquer aux Nations Unies, c’est s’attaquer au Mali !

Beaucoup de désinformations, de théories courent et sont attisées par ceux là même qui veulent nous isoler de nos frères et amis, de grâce, ne faisons pas leur jeu. Aujourd’hui, le Mali est le théâtre le plus meurtrier pour les opérations de maintien de la paix, cela a t il une fois découragé nos amis ? Imaginez le sacrifice de ces pays qui envoient leurs troupes dans ce difficile contexte !

Bien vrai que la mission a beaucoup de limites, bien vrai que nous avons tous nos perceptions, quoi de plus légitime ? Mais tâchons de ne pas compliquer la tâche davantage, aidons ceux qui sont venus nous aider. Traitons les étrangers dans le strict « badenya » et le « djatiguiya » qui nous ont toujours caractérisé. Comme on l’a toujours dit chez nous  » celui qui vient chez toi est mieux que toi ».

Ressaisissons nous ! Et unissons nos efforts en soutien à nos autorités, à nos forces de sécurité et à nos partenaires internationaux pour ensemble faire face à notre ennemi commun. Celui, qui tapis dans l’ombre ne cherche que notre déchéance, quoi de mieux comme stratégie que nous mettre les uns contre les autres.

Le titre est de la Rédaction

Mohamed Ag ASSORY,

Ancien Administrateur National,

 Chargé de l’information Publique à la Minusma.

Source 22 Septembre

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