Les dernières attaques dans la région de Kayes, située à l’Ouest de Bamako sont des signes qui ne trompent pas. Elles contribuent à accentuer la pression sur la capitale malienne pour la prendre en tenailles. Et la lutte contre le coronavirus ne doit pas nous faire oublier l’aspect sécuritaire.
Au moment où tous les regards sont tournés vers la lutte contre le Coronavirus, les djihadistes tissent leur toile autour de Bamako pour l’encercler et l’isoler du reste du pays, afin de continuer leur progression vers d’autres pays de la sous région.
Les dernières attaques terroristes dans la région de Kayes, située à l’ouest de Bamako, le jeudi 9 avril dernier, accentuent la pression sur la capitale malienne. Et avec celles des postes de gendarmerie, des douanes, en ce début du mois d’avril et de celui des eaux et forêts dans le cercle de Diéma, la capitale malienne est à portée de main des groupes terroristes et djihadistes. Elle est aujourd’hui plus que menacée par des obscurantismes qui progressent lentement mais sûrement vers leur objectif de contrôler l’Afrique occidentale à partir du Mali.
Considérée jusque-là comme la seule région du Mali, où les groupes terroristes n’avaient pas encore mis pied, Kayes vient d’enregistrer ses premières attaques terroristes. Les postes de Gendarmerie, des Douanes et des Eaux et Forêts dans le cercle de Diéma ont été la cible au début de ce mois d’avril des groupes djihadistes. Par ces actes, ils viennent de sauter le dernier verrou dans l’isolement de Bamako.
Après avoir conquis des zones plus importantes dans les régions de Ségou et Koulikoro, où ils exercent leur pouvoir sur les populations avec le départ des agents de l’administration, symbole de la souveraineté d’un pays sur son territoire, les islamistes continuent de plus belle leur progression vers la capitale malienne.
Comme à Koulikoro, dans le cercle de Nara, où les djihadistes ont investi la forêt de Wagadou pour en faire leur repaire, ils veulent faire la même chose dans la région de Kayes. L’attaque du poste forestier de Sagabara dans le cercle de Diéma n’est pas fortuite. Ils veulent, par l’attaque de ce poste, contraindre les agents des eaux et forêts à abandonner la zone pour mettre la main sur la réserve de la Boucle du Baoulé. Et une fois maîtres de ces lieux, il sera difficile de les déloger compte tenu de la complexité de la zone. En fait, la Boucle du Baoulé est une réserve de forêt de centaines de milliers de kilomètres qui couvre les régions de Kayes et Koulikoro.
Et les autorités auront mieux fait d’orienter leurs efforts vers la région de Kayes qui reste aujourd’hui le seul tampon pour que Bamako ne tombe pas dans les mains des gens sans foi. Cela est un impératif catégorique dans la mesure où la présence des groupes djihadistes est déjà signalée dans les cercles de Banamba et Kolokani, situés à moins de 150 km de la capitale malienne. La lutte contre le COVID-19 ne doit donc pas être un motif pour oublier la sécurité des personnes et de leurs biens. Que les autorités sachent que les deux vont ensemble.
Yoro SOW
Source : Inter de Bamako